Florence Cassez pourrait espérer une révision de son procès grâce au président mexicain Felipe Calderon. Ce dernier a entrepris des démarches constitutionnelles pour remplacer deux juges de la Cour Suprême du pays, et parmi eux, Guillermo Ortiz Mayagoitia, le plus hostile à la Française, incarcérée depuis sept ans maintenant pour enlèvement et séquestration. Il s’était prononcé le 21 mars dernier contre toute annulation du verdict condamnant Florence Cassez à 60 ans de prison. Trois candidats désignés par le chef d’état sont ainsi en lice pour remplacer le juge Ortiz : Manuel Baraibar Constantino et deux femmes réputées pour être libérales, Emma Meza Fonseca et Rosa Maria Temblador Vidrio. L’avocat de la condamnée, Me Agustin Acola, a déclaré à l’AFP que cette liste était « un bon signe ».
Le 21 mars dernier, quatre juges sur cinq avaient admis l’existence d’« irrégularités graves », suite à la demande du juge rapporteur Arturo Zaldivar. Selon lui, l’arrestation de Florence Cassez ne s’est pas déroulée comme la télévision et la police mexicaines l’ont laissé paraître en 2005. Le 9 décembre 2005, Florence Cassez et son compagnon Israel Vallarta sont arrêtés en direct sur les deux plus importantes chaînes de télévision du pays ; mais pour le juge Zaldivar, il s’agissait « d’une mise en scène contraire à la réalité », organisée par l’AFI (Agence Fédérale d’Investigation). Le lieu et temps réel de l’arrestation de la Française ont été sciemment modifiés par cette agence gouvernementale. Malgré l’avis des quatre juges mexicains, la Première chambre s’est abstenue de toute décision, tandis que deux juges seulement avaient voté pour la libération immédiate de la détenue.
Le dossier a finalement échu à la juge Olga Sanchez en l’absence de majorité, elle aussi favorable à la libération de Florence Cassez. Selon des sources proches du dossier, l’examen du cas Cassez pourrait intervenir après le 1er décembre, premier jour de mandat pour le nouveau juge de la Cour Suprême et du nouveau président mexicain élu Enrique Pena Nieto. L’affaire sera évoquée lors de la visite du président français les 17 et 18 octobre, dans le cadre d’une tournée européenne. François Hollande compte poursuivre la politique de soutien à la Française prisonnière tout en respectant la justice mexicaine. Quant à Enrique Pena Nieto, il souhaite renouer des relations diplomatiques cordiales entre les deux pays, ternies depuis l’annulation de l’année du Mexique en en février 2011 lorsque Nicolas Sarkozy avait dédié l’évènement à Florence Cassez.
Salima Bahia
Crédit photo : AFP/ Archives
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