
Malgré une carrière remarquable à la fois sur la scène et sur le grand écran, Jennifer Lopez est régulièrement la cible des haters sur les réseaux sociaux. Parfois critiquée pour ses tenues jugées trop sexy et d'autres fois pour son physique, la bomba latina doit souvent faire face à des vagues d’insultes totalement gratuites.
A l’occasion de sa dernière apparition, ce dimanche 23 mars, à la première d’Othello avec Denzel Washington et Jake Gyllenhaal, à New York, ce n’est plus Jennifer Lopez qui a fait l’objet de commentaires insultants mais sa fille, Emme Muñiz. Très classe dans un costume à rayures accessoirisé d’une cravate à carreaux noirs et blancs, l’adolescente de 17 ans a été victime de plusieurs remarques transphobes et sexistes de la part des internautes.
“Pourquoi y a-t-il autant d’enfants trans à Hollywood ?”, “Est-ce la nouvelle trend pour les adolescentes de 17 ans ? S’habiller comme un homme ? A mon époque une adolescente s’habillait comme une femme en suivant la mode féminine”, “Je plains cet enfant forcé d’être un garçon”, “Croyez-le ou non, les célébrités vendent leurs enfants et les rendent gays pour être célèbres”, “Est-ce qu’elle s’identifie en tant qu’iel ? Et est-ce qu’elle pense qu’elle est moitié dinosaure et moitié poulet ? Ou est-ce qu’elle aime simplement le style masculin ? J’espère que c’est le dernier”... Ne sont qu’un échantillon des commentaires affligeants qu’on peut lire sous la publication de leurs photos sur le tapis rouge.

A l’heure où des popstars telles que Sabrina Carpenter ou Olivia Rodrigo sont insultées pour leurs tenues ultra-féminines jugées “sexualisantes”, les critiques sur le look d’Emme Muñiz sont révélatrices. Elle qui choisit d’adopter des codes plus “masculins” se voit alors insultée pour son manque de féminité. Un énième rappel - comme si on en avait besoin - que les femmes sont soumises à des diktats de beauté très précis. Et celles qui ont le malheur de ne pas respecter ces normes se voient directement cataloguées de “p*tes” ou “d’hommes”.
De la même manière, partir du principe que la fille de Jennifer Lopez et Marc Anthony serait trans n'est pas acceptable car cela n'est pas un terme à associer au look de quelqu'un mais fait référence à une identité personnelle profonde. Les commentaires transphobes dont Emme Muñiz fait l'objet illustrent une méconnaissance flagrante des questions d'identité de genre et perpétuent des stéréotypes nocifs.
Ces attaques montrent à quel point notre société impose encore des cases strictes pour l'apparence des filles et des garçons. Réduire le style vestimentaire d'Emme Muñiz à une question d'identité trans, c'est nier son droit d'exprimer sa personnalité librement. En soutenant sa fille face à cette vague de critiques, Jennifer Lopez nous donne une belle leçon de parentalité : elle respecte les choix de son enfant et lui permet simplement d'être elle-même.