Gary Oldman aurait-il perdu les pédales ? Dans un entretien accordé au magazine Playboy, l'acteur de Dracula et du Cinquième Élément s'en est violemment pris à Hollywood « tenu par des juifs » et défendu les propos antisémites qu'avait tenus Mel Gibson en 2006. Arrêté pour conduite en état d'ivresse, le réalisateur de La Passion du Christ avait insulté un policier, avant d'affirmer que les juifs étaient responsables de toutes les guerres de l'histoire. Il avait finalement présenté publiquement des excuses, mais avait été condamné à trois ans de mise à l'épreuve et à 1 300 dollars d'amende pour antisémitisme.
« Il était saoul et il a dit certaines choses, mais nous avons tous dit un jour ou l'autre ces choses. Nous sommes tous des putains d'hypocrite. Ne me faites pas croire que le policier qui l'a arrêté n'a jamais dit «nègre» ou putain de juif », s'insurge Gary Oldman, en pleine promotion de La Planète des singes : l'Affrontement. « Il est désormais exclu, considéré comme un lépreux [...] On essaie tous d'être politiquement corrects. C'est ce qui m'énerve. Ce n'est que de l'hypocrisie, le fait qu'on se dise tous: Ah mais n'est-ce pas choquant? ».
Avant de poursuivre : « Mel Gibson habite une ville tenue par les juifs et il a dit ce qu'il ne fallait pas, car il a mordu la main qui le nourrissait [...] Le politiquement correct, c'est de la merde. »
Mais Gary Oldman ne s'est par arrêté là. Il a aussi apporté son soutien à Alec Baldwin, accusé d'homophobie après avoir traité un journaliste qui campait devant chez lui de « pédé ». « Alec a traité quelqu'un de pédé parce qu'il se faisait emmerder en sortant de chez lui. Ils ne le laissaient pas tranquille. Je ne lui jette pas la pierre. Donc ils le persécutent. » Avant d'enchaîner sur l'hypocrisie régnant à Hollywood : « Si on n'avait pas voté pour 12 Years a Slave, cela voulait dire qu'on était raciste. (...). J'ai effectivement des opinions que la plupart des gens à Hollywood ne partage pas, mais cela ne fait pas de moi un fasciste ou un raciste. »
Sentant finalement que l'interview dérapait, Gary Oldman tenté de rattraper ses propos : « Cette interview tourne mal [...] Je défends toutes les mauvaises personnes. [...] Vous devez couper la moitié de ce que j'ai dit, parce que sinon j'ai l'air d'un bigot. »
Il ne croyait pas si bien dire. Sitôt l'interview parue, les propos tenus par Gary Oldman ont été sévèrement condamnés par les associations juives. Parmi elles, l'Anti-defamation league, qui lutte contre l'antisémitisme, a déploré les paroles de l'acteur qui « devrait faire mieux que répéter la vieille rhétorique antisémite sur le contrôle d'Hollywood par les juifs ».
« La mise au ban de Mel Gibson à Hollywood n'a pas été la conséquence d'une attitude politiquement incorrecte, mais plutôt de l'intolérance et du caractère haineux », a ajouté Abraham Foxman, le directeur de l'Anti-defamation league.
« Gary Oldman veut que les juifs oublient les propos de Mel Gibson. Mais ce que Gibson a dit n'est autre que le slogan d'Adolf Hitler qui a tué six millions de juifs. Cela n'a rien à voir avec le politiquement correct », a pour sa part déclaré dans un communiqué le rabbin Marvin Hier, fondateur du Centre Simon-Wiesenthal.