Des décennies que Miss 100% naturel-cheveux plein de vie-corps tonique caramel nous la prend sévère avec ses leçons de morale en mode si vous n'êtes pas bio, vous êtes des veaux. Jeune, elle nous narguait déjà, pédalant la cuisse de ferraille au vent sur son vélo écolo avec son Leo, avant de monter d'un bon cran à l'heure de la maternité.
Et que je fais cinq heures de yoga quotidiennes jusqu'au jour de mon accouchement (dans l'eau), et que je t'agite ma fesse en béton sous le nez des paparazzis, le mouflet à peine né dans le porte-bébé, le tout en irradiant ostensiblement (oui) avec le papa, si fier de sa femme #nofilter. Gna gna gna.
Au début, Gisèle nous énervait de manière assez subjective, c'est vrai, et empreinte d'une mini-pointe de jalousie pour cette silhouette irréelle et sa capacité à toucher ses doigts de pied pliée en huit devant des paysages paradisiaques.
Puis Gisele est devenue vraiment plus chiante. Comme lorsqu'elle a déclaré : "À mon avis, il devrait y avoir une loi obligeant les femmes à allaiter leur bébé pendant six mois. Sinon, jeunes mamans, vous le payerez tôt ou tard." Puis, Gisele a eu un second enfant, qu'elle a bien évidemment allaité aussi, parce qu'elle est "multitâche" dit-elle, comme sa cohorte de serviteurs d'ailleurs. Elle a évidemment récupéré son body et son booty en quelques heures, le temps d'un petit footing sur la plage avec le grand sur les épaules, la petite en koala autour de sa cuirasse abdominale et le chien trottinant gaiement autour de cet aréopage ultra-healthy.
Et là on s'est dit ok, elle est comme ça, Gisele, donneuse de leçons, un peu relou et pas très marrante, mais à fond dans son truc. VRAIE. Sincère. En phase avec elle-même. Namaste. Et même que si ses années d'allaitement intensif avaient visiblement un peu diminué l'élasticité de ses nénés, elle s'en fichait.
"La chirurgie ? Jamais", qu'elle disait Gisele, et c'était bien normal. Même qu'elle avait ajouté, la larme à l'oeil et la main sur le coeur : "En fait, ma mère me posait la question l'autre jour, et elle m'a dit : "Cela m'a pris 58 ans pour ressembler à celle que je suis aujourd'hui. Tu crois que je vais tout ruiner [en faisant de la chirurgie esthétique] ?" Elle est magnifique, donc j'espère lui ressembler." Meuh oui, Gisele, tu lui ressembleras.
Et là, PA-TA-TRAS. Qu'est-ce qu'on n'apprend pas aujourd'hui en Une du New York Post ? Que la ubertop serait venue en nos contrées, discrétos, papoter avec un éminent chirurgien esthétique parisien. Tiens ? Mais peut-être que c'est un ami ? Qu'elle fait un reportage ? Qu'elle se renseigne pour une copine. On aurait pu y croire. Jusqu'à ce que le gressin brésilien ne s'extraie d'une berline tout de noir vêtue avant de foncer dans ladite clinique, en une scène ubuesque où, entre le fantôme urbain et la Belphegor du secret de silicone, la grande fille toute simple a brisé en une seconde l'image sur laquelle elle avait fondé toutes ces années de pesterie acceptée. Et, ne nous voilons pas la face (sans mauvais jeu de mot), à se draper de ridicule pour le restant de son existence médiatique.
BHOUUUU !
Faites ce que je dis, et patata, fallait pas pointer crânement du doigt les copines, Gisele. Alors oui, tu as raison cette fois-ci sur un truc : cache-toi, ça vaut mieux, et viens plus nous enquiquiner, surtout. Namaste.
Tsss.