Pour la première fois de son histoire, le territoire autonome du Groenland (rattaché au Danemark) a élu à sa tête une femme Premier ministre. Aleqa Hammond, née en 1965, leader du parti social-démocrate Siumut, devrait prendre le pouvoir et composer un gouvernement de coalition puisqu'avec 42% des voix, son parti n’a obtenu que 14 des 31 sièges au Parlement et ne dispose donc pas de la majorité absolue.
Candidate d’opposition favorable à une forte taxation des compagnies minières et à un contrôle accru des entreprises étrangères qui s’installent sur le territoire groenlandais, Aleqa Hammond a battu le Premier ministre sortant Kuupik Kleist (34% des suffrages). Reconnaissant sa défaite, ce dernier s’est exprimé sur la chaîne KNR : « C’est un camouflet ». L’ancien gouvernement a mis en place une législation très favorable aux sociétés étrangères qui exploitent les riches ressources du sous-sol dont le pétrole, le gaz, l’or ou encore l’uranium.
Or, une partie des 57 000 habitants du Groenland craignent la disparition des activités traditionnelles des Inuits, à savoir la pêche et la chasse aux phoques, si les compagnies ne sont pas suffisamment encadrées et détériorent l’environnement arctique. Ils brandissent également la menace d’une influence chinoise grandissante. Aleqa Hammond, native d’un village isolé et dont le père s’est tué lors d’une chasse à la baleine, a promis de durcir la législation pour les entreprises étrangères : elle souhaite qu'elles soient taxées dès leur arrivée sur le sol groenlandais. Elle compte également limiter l’arrivée de main-d’œuvre étrangère bon marché et rétablir l’exploitation de minerais radioactifs, indispensables à la fabrication de smartphones notamment, stoppée par l’ex-gouvernement.
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