Dilma Roussef : une nouvelle « dame de fer » au Brésil
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Nous pensions connaître la seule et l’unique « dame de fer » de l’histoire en la britannique Margaret Thatcher, voilà désormais le Brésil qui sort sa carte martiale d’entre ses poches : Dilma Roussef ! A l’heure où les femmes s’apprêtent à fêter le centenaire de leur journée (8 mars), l’année 2010 semble bien amorcée pour nous offrir de belles surprises féminines, un mois après l’élection à la présidence de Laura Chinchilla au Costa Rica.
Une femme dans un pays machiste
Rien ne semblait prédestiner Dilma Roussef à convoiter un jour le haut siège présidentiel du Brésil. Economiste de formation, elle adhère sur le tard au Parti des travailleurs dans lequel les hommes ne lui cèdent qu’à contrecœur une modeste place sans grande marge de manœuvre.
Et pourtant, coup d’éclat, Dilma Roussef se retrouve hissée en 2005 à la tête de la Maison civile (équivalent du premier ministre en France) alors qu’elle occupe les fonctions de ministre de l’écologie. Des échelons gravis sous le coup du hasard, un scandale politique sur des financements de campagnes forçant de notables figures du gouvernement à abandonner leurs postes.
Une ancienne guérillera
A 62 ans, Dilma Roussef présente à chacune de ses apparitions publiques une quiétude propre au tempérament placide des bureaucrates. Et pourtant, méfiez-vous de l’eau qui dort, en Amérique latine Dilma a largement marqué son pays de son empreinte.
Mais pour des raisons autres, qui sortent du cadre politiquement correct. A la fin des années 1960, celle que certains se plaisent encore à appeler « Vanda » ou « Estela » en raison de ses anciens noms de code, a participé activement à la guérilla qui combattait la dictature. Chargée de transporter des armes en toute clandestinité, elle est attrapée par la police en 1970, emprisonnée et plusieurs fois torturée.
A ses bourreaux qu’elle fixera toujours sans détourner le regard, elle ne répondra qu’en psalmodiant et en leur crachant au visage. Risquer sa vie pour ses idéaux, pour sa croyance en la démocratie, voilà ce qui lui attribuera son surnom de « Dame de fer » quelques années plus tard.
20 à 28% des intentions de vote
Sortir Dilma Roussef de l’anonymat n’a pas été mission aisée pour Lula. Mais l’encore actuel président brésilien est réputé pour sa pugnacité alors qu’à cela ne tienne, sa pouline bénéficierait d’une visibilité accrue !
Et le choix de déposer en 2007 entre les mains de Dilma la responsabilité du programme d’accélération de croissance du pays (PAC) ne pouvait qu’y contribuer.
Plateaux télévisés, galas, cérémonies, Dilma Roussef est baladée au travers de tous les dédales de la vie publique et médiatique, allant jusqu’à apparaître récemment rajeunie par la chirurgie esthétique. Une campagne se conduit également à travers l’apparence et l’image !
Une stratégie qui semble payer puisque les sondages lui accréditent déjà 20 à 28% des intentions de vote dès le premier tour.
La bataille n’est cependant pas gagnée, Dilma Roussef devra fermement tenir tête à son concurrent José Serra, gouverneur de Sao Paulo, qui jouit d’une importante popularité. Mais la « Dame de fer » ne plie pas, même lorsqu’elle annonce à des journalistes railleurs qui ironisent sur la constance de sa main dans ses cheveux, qu’elle porte une perruque en raison de sa chimiothérapie.
Emilie Gardes
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