Elle est entrée dans un magasin Lidl de Nantes avec son chien d'accompagnement, parce qu'elle est atteinte d'épilepsie. Mais le vigile leur a intimé l'ordre de sortir du supermarché, au motif que seuls les chiens pour personnes non-voyantes étaient autorisés.
"J'ai sur moi une carte prouvant mon handicap et la nécessité de me faire accompagner par un chien d'assistance, précise pourtant la jeune femme au HuffPost. Je l'ai montrée au vigile, qui n'a pas voulu la lire. Il m'a juste dit: 'vous sortez parce que vous n'êtes pas aveugle'".
La jeune femme s'appelle Liël, elle a 22 ans et a souhaité parler de son cas sur Twitter afin d'éviter que cela ne se reproduise pour elle et pour d'autres dans la même situation.
Au HuffPost, elle explique : "J'ai dit à l'agent de sécurité que les chiens d'assistance et d'aveugles avaient les mêmes droits, mais il a rétorqué qu'il connaissait mieux les lois que moi..."
Le ton est vite monté, raconte-t-elle. Un responsable du magasin se joint à l'altercation, donne raison au vigile, refuse de lire la carte de Liël certifiant qu'elle a le droit d'avoir un chien qui l'accompagne dans les magasins d'alimentation, mais finit par concéder un "cette fois-ci, vous pouvez rentrer". Concession que Liël interprète comme une invitation à ne plus revenir dans ce supermarché.
Tout le temps accordé à Liël pour faire ses courses, le vigile la suit de près, comme s'il craignait des dégâts, précise la jeune femme au HuffPost. Puis le chien sent la crise d'épilepsie arriver, il donne l'alerte à Liël et à sa compagne, qui savent qu'elles n'ont plus que quelques minutes avant le déclenchement des convulsions. Elles achètent juste une bouteille de coca "parce qu'après une crise, j'ai besoin de sucre", explique Liël. Elles montent dans leur voiture et la crise survient.
"Ma compagne l'a gérée, elle est habituée. Ensuite, on est retournées à notre hôtel."
Liël est épileptique depuis 2018, cette maladie s'est déclenchée à la suite d'un événement traumatique. Son corps refuse les médicaments qui permettraient d'espacer les crises convulsives. Elle en fait très souvent, dès lors qu'une émotion, une contradiction, un événement fort émerge. Elle est reconnue comme personne handicapée à 75%, elle ne peut pas travailler : "Les médecins pensent que c'est trop dangereux pour moi", raconte-t-elle. Elle touche l'allocation adulte handicapé et peut donc bénéficier d'un chien d'assistance.
Quelques semaines après le diagnostic de son épilepsie, Liël adopte Owen, un chiot de la race des Beaucerons, qui se révèle, sans même avoir été formé, un formidable chien d'alerte. Son odorat lui permet de flairer les premiers signaux d'une crise, 7 à 8 minutes avant qu'elle ne se manifeste.
"J'ai contacté l'association FCAPI (France chien d'assistance personnalisé et individualisé), pour savoir s'il pouvait devenir mon chien d'assistance. La FCAPI lui a fait passer tous les tests, afin de voir s'il représentait un danger ou non, s'il avait un comportement adéquat. Il a coché toutes les cases. Puis, l'association agréée a accepté de le former plus avant. Aujourd'hui, il a le statut légal de chien d'assistance."