Depuis fin novembre, sa mère devait faire quotidiennement le trajet d'une heure entre son lieu de travail et l'école du 9e arrondissement de Lyon, tous les midis. Après une crise de panique en l'absence de son référent scolaire, le 24 novembre dernier, le jeune Olivier, 10 ans, atteint d'autisme, a été exclu de sa cantine, la troisième fois depuis décembre 2021, "pour une durée indéterminée". Il déjeunait alors à l'extérieur de l'école avec sa mère, dans le froid.
"J'aimerais manger à l'intérieur avec mes copains parce qu'on peut discuter, après on peut jouer", expliquait le jeune garçon à BFMTV. De son côté, sa mère déplorait cette situation : "On exclut mon enfant, qui est porteur de handicap. La loi de 2005 n'est pas respectée, l'inclusion d'enfants porteurs de handicap n'est pas respectée."
L'établissement avait évoqué un manque de personnel périscolaire compétent pour gérer un élève en situation de handicap.
Dans une vidéo publiée ce vendredi sur Twitter, le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a évoqué un cas qui n'est "pas isolé", les communes faisant face "à une pénurie des métiers du soin" et "en particulier d'AESH" (accompagnants d'élèves en situation de handicap- Ndlr).
La réintégration d'Olivier dans sa cantine a néanmoins été validée ce lundi 5 décembre, au terme d'une réunion entre la Ville de Lyon et l'Education nationale.
La Ville a annoncé dans un communiqué avoir engagé un nouvel assistant d'élève en situation de handicap (AESH) qui interviendra sur le temps périscolaire, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
"Une nouvelle rencontre sera organisée en janvier avec l'ensemble des acteurs concernés dont l'Education nationale pour trouver une solution adaptée et durable à la situation d'Olivier", a poursuivi la Ville qui a appelé l'Etat "à un travail de coopération plus étroit sur le statut et le financement des AESH".
Olivier a donc été réintégré ce mardi 6 décembre. Il ne devrait pas être à nouveau exclu. "Nous avons reçu de la Ville un engagement ferme dans ce sens", assure Chams-Ddine Belkhayat, président de l'association Bleu Network et auteur du livre Autisme: mieux comprendre pour accompagner.
Pour ce dernier, "c'est évidemment une très bonne nouvelle. La mobilisation a payé, nous sommes soulagés pour Olivier et sa maman". Selon Cécile Duvernet, interrogée par BFM Lyon, le petit garçon vivait en effet très mal la situation : "Il en pleure tous les jours", avait-elle confié.
"Au moins, je ne serai plus dehors à me geler", a déclaré Olivier, ravi de pouvoir à nouveau partager ses repas avec ses camarades. Un message optimiste pour tous les enfants souffrant de handicap et leur famille, qui subissent la discrimination et l'exclusion au quotidien.