On a tous grandi avec Sigourney Weaver.
Que l'on se rappelle de la persévérance badass de la marginale Ripley dans la franchise "Alien" aux blazers fashion et glam de son personnage de girlboss dans "Working Girl" (avec Harison Ford), des deux premiers "Sos Fantômes" à son incarnation marquante de la grande Dian Fossey dans "Gorilles dans la brume", l'un de ses films les plus engagés... Sigourney Weaver peut tout faire, entre drame, comédie et horreur, tourner pour James Cameron et Ang Lee, M Night Shyamalan et Jean-Pierre Jeunet.
Et cet héritage d'actrice qui constitue un véritable matrimoine ne pouvait être que récompensé. Ce sera enfin chose faite en août prochain lors de la 81e édition de la Mostra de Venise, le prestigieux festival international de cinéma. Un Prix y sera décerné à la star américaine, et pas n'importe lequel s'il vous plaît : le Lion d'Or d'honneur. Avant Sigourney, sans qui le cinéma de science-fiction ne serait pas vraiment le même, bien des stars y ont eu droit, à ce sésame : Jamie Lee Curtis (autre icône du cinéma de genre), Catherine Deneuve (oui, ca calme), Jane Fonda, Michèle Morgan, Tilda Swinton...
Et le décerner à Sigourney Weaver semble d'autant plus limpide...
Comme l'énonce l'actrice elle-même, recevoir un Lion d'Or d'honneur, ce n'est pas anodin. Tel que le relate le magazine de cinéma Première, la star, qui devra encore attendre la fin de l'été pour venir chercher ce félin, s'est déjà exprimée : "Je partage ce prix avec tous les cinéastes et collaborateurs avec qui j'ai travaillé toutes ces années", a-t-elle déclaré, alors qu'un communiqué du Festival de Venise est venu saluer en retour "cette star qui a su établir des ponts entre le cinéma indépendant le plus sophistiqué et les films populaires".
On ne saurait trouver meilleure définition en vérité. Cinéma d'auteur et grosses machines s'entremêlent dans cette filmographie plurielle. On pourra aussi insister la puissance des rôles tenus par la comédienne : primatologue chère aux défenseurs de la cause animale ("Gorilles dans la brume") et tête pensante d'une vengeance au féminin (la comédie Beautés empoisonnées, relecture pop de la femme fatale), mythe moderne déclinant les symboles de la maternité (Ripley dans "Alien"), profileuse de génie (le thriller "Copycat")...
Merci pour tout Sigourney.