« Rien ne doit dépasser », telle pourrait être la devise d'Instagram. Le réseau social dédié à la photographie, qui vivait déjà mal la présence de tétons, a brièvement suspendu le compte du magazine australien en ligne, Sticks and Stones. Principal grief formulé à l'encontre de la revue : avoir publié un cliché sur lequel, deux femmes posent en maillot de bain, et où, ô infamie, quelques poils pubiens dépassent desdits bikinis.
La plateforme qui rase à pas cher, visiblement outrée par ces touffes, a désactivé le compte du magazine. L'entreprise américaine, contactée par le Huffington Post, a été contrainte de s'expliquer devant le tollé suscité par cet excès de zèle et de pudeur. Instagram reconnaît avoir fait « une erreur ». « Nous nous efforçons de trouver un bon équilibre entre liberté d'expression et de création et le maintien d'une utilisation confortable pour l'ensemble de notre communauté dans toute sa diversité culturelle », a indiqué l'un des porte-parole du réseau. Et de poursuivre : « Dans ce cas, nous avons fait une erreur et avons restauré depuis le compte ».
Instagram semble donc aller à rebrousse-poil de l'évolution de la toison féminine puisque l'année 2014 avait marqué le retour en grâce du poil pubien. Une renaissance du poil symbolisée par le vibrant appel de Cameron Diaz : « Mesdames, laissez votre sexe habillé », dans son premier livre, The Body Book, paru il y a un an aux Etats-Unis.
Justin Bieber, lui, a le droit... pas Rihanna
Cette fugace censure est d'autant plus surprenante qu'Instagram ne semble pas autant s'offusquer lorsque la présence de faux poils ou sexe grossièrement gonflé concerne des utilisateurs XY, surtout l'un des plus suivis d'entre eux. En effet, des photos du chanteur Justin Bieber, récemment devenu l'égérie de la marque Calvin Klein, ont été allègrement retouchées. Pour donner un côté plus mâle à l'idole des ados, des poils et un plus gros sexe ont notamment été ajoutés sur les clichés de la popstar. Instagram ne s'en est pourtant pas ému…
Le réseau s'était déjà attiré les foudres de Rihanna et d'une partie de ses quelque 14,5 millions de followers, en avril 2014, après que des photos du shooting sexy de la chanteuse, seins nus, pour le magazine Lui avaient été retirés d'Instagram. La belle avait répliqué en publiant un selfie tout habillée, tirée à quatre épingles dans un style des plus classiques avec ce message en guise de pied de nez : « la prochaine couverture de Rihanna si Instagram le décidait ». Et toc !