Art pour certains, pédophilie pour d'autres, les photos d’Irina Ionesco immortalisant sa fille Eva ont fait le bonheur de dizaines de magazines dans le monde entier dans les années 80. Cette ère de gloire pour la photographe Irina Ionesco a pourtant été une période tragique pour son modèle qui a décidé de poursuivre sa mère en justice. Après la première audience du 12 novembre dernier, le Tribunal de grande instance de Paris a condamnée Irina Ionesco à 10 000 euros de dommages et intérêts (contre les 200 000 demandés par sa fille) pour « atteinte au droit à l’image et à la vie privée ». Réalisés lorsque celle-ci avait entre 4 et 12 ans, les clichés d'Eva ont suscité admiration mais aussi scandale en raison de leur caractère parfois pornographique.
La petite fille d’alors avait été photographiée par sa mère avec des accessoires érotiques et des tenues très sexy durant huit ans. Le TGI a également exigé la restitution de plusieurs négatifs, sans pour autant interdire l’exploitation financière des photographies comme demandé par Eva Ionesco. La plaignante a considéré que la « liberté ne devait pas être mêlée aux horreurs de ces photos qui montrent la fillette en bas résille exhibant son sexe », rapporte le Monde. L’avocat d’Irina Ionesco a quant à lui fustigé la fille de la photographe, l’accusant d’être nourrie d’une « haine, d’une rage » contre sa mère. En 2011, Eva Ionesco a réalisé « My little princess », un film sur cette période, dans lequelle Isabelle Huppert interprète Irina Ionesco.
Salima Bahia
Crédit photo: Abaca / Eva Ionesco
L'image des enfants dans les médias protégée par une charte
Ados : le maquillage est-il de leur âge ?
Dominique Versini, Défenseure des enfants, dresse un bilan sévère
Adolescentes précoces : les lolitas du CM2