"On ne s'arrête pas tant qu'il n'y a pas d'accord de paix". Tel était le message de ces 5 000 femmes israéliennes et palestiniennes, qui, main dans la main, ont terminé dimanche 8 octobre à Jérusalem, une marche pour la paix de deux semaines à travers Israël et la Cisjordanie. A l'initiative du mouvement Women Wage Peace ("Les femmes font la paix"), ces dizaines de milliers de femmes juives et musulmanes, de droite, du centre et de gauche, ont pris ensemble cette "route de la paix", comme elles la qualifient, lasses de ce conflit géopolitique septuagénaire qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes.
Soutenues par plusieurs personnalités politiques, des artistes et des écrivains, elles réclament "un accord de paix" entre Palestiniens et Israéliens. "Les femmes israéliennes veulent empêcher une prochaine guerre (...) et tenter le plus rapidement possible d'arriver à un accord entre Israéliens et Palestiniens", a rapporté à l'AFP Marie-Lyne Smadja, l'une des organisatrices.
Pour elles, marcher côte à côte est le moyen d'envoyer un message fort au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui ne parviennent toujours pas à s'entendre : la Palestine fermement opposée à une reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat juif et Israël réprimant les Palestiniens avec ses armées dans la quasi-indifférence de la communauté internationale. Les deux pays peinent à s'accorder et sont exposés depuis 2015 à une montée de violences et une succession d'attaques meurtrières sur des civils.
Pour les femmes, c'en est trop. "Les hommes qui ont le pouvoir ne croient qu'à la guerre, mais par la force des femmes, nous pouvons apporter autre chose, quelque chose de neuf", a de son côté confié Amira Zidan, Arabe israélienne et cofondatrice de Women Wage Peace.
"En tant que femme religieuse, je dis que ne pas croire en la paix, c'est ne pas croire en Dieu", confie à l'AFP Michal Frouman, une mère de famille installée dans la colonie de Tekoa en Cisjordanie et poignardée en janvier 2016 par un Palestinien alors qu'elle était enceinte. "Nous avons besoin de créer un vivre ensemble afin de pouvoir construire la paix que nous voulons tous".
Pour l'organisatrice Huda Abuarquob, une Palestinienne de Hébron, "cette marche n'est pas une manifestation de plus, mais le moyen de dire que nous voulons la paix et qu'ensemble, nous pouvons l'obtenir." Cette belle initiative sera-t-elle entendue ?