Portraits
La chambre aux confitures, une sucrée story
Publié le 18 octobre 2012 à 15:51
Par Ide Parenty
La confiture, pour Lise Bienaimé, était une passion dévorante... Elle en a fait un concept-store, histoire de s'adonner pour de bon à son péché mignon. Et elle a eu raison. Rencontre qui dépote.
La chambre aux confitures, une sucrée story La chambre aux confitures, une sucrée story© Fred Toulet
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Lise Bienaimé est tombée dans le chaudron à confiture quand elle était petite. Son arrière-grand-père tenait une épicerie fine rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris et confectionnait lui-même ses conserves de fruits. « J’ai grandi avec des placards plein de bocaux. Cuire les framboises, faire les confitures, c’est une tradition familiale ! » Alors, à 35 ans, après la naissance de son troisième enfant, Lise décide de rendre son tablier de marketeuse chez l’Oréal pour enfiler celui d’entrepreneuse gourmande. « Bizarrement, j’ai toujours pensé que je serai un excellent bras droit mais jamais un numéro un. Pourtant à ce moment-là, j’ai eu envie de prendre mes décisions, de prendre des risques, je crois que j’étais prête ! ».

100 parfums goûtés et sélectionnés

Tout est alors allé très vite : elle quitte son poste en juillet 2010, met les doigts dans la gelée en septembre, construit un business plan et crée « La chambre aux confitures » en avril 2011. « Des personnes de mon entourage, aujourd’hui mes associés, ont investi dans le projet très rapidement, j’ai trouvé un local facilement. Bref tout se goupillait parfaitement pour que je ne me pose pas trop de questions. Il fallait y aller ! » La première boutique ouvre en septembre 2011 dans le IXe arrondissement (1) de Paris. Une épicerie sucrée entièrement consacrée à sa passion : des confitures, chutneys et autres marmelades, alignés dans de jolis rayonnages colorés. Plus de 100 parfums goutés et sélectionnés, de la « tomate verte » à la « gariguette coquette ». « Je vais à la rencontre des artisans, je déniche des nouveaux parfums, de nouvelles textures et parfois je leur demande de réaliser des recettes que j’aime, comme celle de ma mère, au coing et zeste de citron. »

Et ça marche, rapidement les clients sont séduits : « Je m'étais laissé jusque Noël pour aviser, mais en décembre ça a dépoté ! ». La boutique dépasse les espérances -et le business plan !- de Lise, qui décide alors d’ouvrir une nouvelle boutique dans le IIIe arrondissement (2). « Et là, étonnamment, c'était beaucoup plus compliqué. Les banques ne voulaient plus me prêter, elles me demandaient d’attendre. Mais pour moi, c’était maintenant qu’il fallait y aller ! » Lise persévère donc. Elle obtient les fonds nécessaires et la deuxième « Chambre aux confitures » voit le jour en juin 2012. Un succès là encore : « Les touristes adorent, c’est terriblement français ! ». Et l’aventure n’est pas finie, Lise prévoit déjà la création d’autres boutiques à Paris, dans les grandes villes de province, au Japon et à New-York. Mais, avec elle pas question de tourner autour du pot : « Ce ne sera jamais une production industrielle, la qualité nous limite à l’artisanal ».


Sa bio

1975 : Naissance à Brive-la-Gaillarde (Limousin)

1999 : Diplômée d’HEC et entrée chez l’Oréal.

2011 : Lauréate du Grand Prix des Jeunes Créateurs du Commerce, création de « La chambre aux confitures » en avril, et ouverture de la première boutique en septembre.

2012 : Ouverture d’une deuxième boutique en juin.

Ses conseils

Commencer petit, mais toujours penser gros. Il faut d’abord tester un concept à petite échelle, pour pouvoir l’adapter et rester flexible avant de se développer.

Surestimer ses besoins en trésoreries.

S’avoir s’entourer. Dans la vie professionnelle mais aussi dans la vie personnelle : si votre partenaire n’est pas solidaire, c’est impossible d’y arriver !

(1).      9, rue des Martyrs

(2).      60, rue Vieille du Temple

Retrouvez tous les lundis nos portraits de créateurs dans le Parisien Économie

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