La pratique n’a rien d’illégal. Une cinquantaine de députés sur les 577 de l’Hémicycle embaucheraient leur conjoint en tant que collaborateur. Mais l’emploi de Pauline Le Maire, l'épouse de l'ex-ministre et député UMP d'Évreux Bruno Le Maire, a intrigué le site Mediapart qui publiait mardi une enquête à son sujet. Selon le site d’informations, cette dernière aurait « été rémunérée aux frais de l'Assemblée sur un poste d’assistante parlementaire à temps plein de 2007 à l'été 2013 (avec une longue interruption pour congé maternité), grâce à des contrats signés soit par son époux, soit par le suppléant de celui-ci, Guy Lefrand ».
Pourtant, la journaliste qui a mené l'enquête a constaté à de multiples reprises que l’ex-ministre ne présentait jamais sa femme comme son assistante parlementaire. Ainsi dans un portrait de Bruno Le Maire publié en 2011 dans Paris-Match, Pauline Le Maire est décrite comme « petite-fille d'agriculteurs, artiste-peintre et mère ». Même constat en 2012, lors d’un discours de Bruno le Maire qui évoque le quotidien de sa femme sans faire allusion à son emploi à l’Assemblée. Celle-ci était pourtant chargée, selon l’entourage du l’ancien ministre, d’actualiser le site Internet du député et de préparer ses posts de blog.
Mais, pour le site Mediapart, la période la plus floue est celle de janvier 2009, date à laquelle Bruno Le Maire entre au gouvernement. Son suppléant à l’Assemblée, Guy Lefrand, décide alors de reprendre les trois mêmes assistantes dont Pauline Le Maire. Mais ce dernier ne serait pas en mesure, selon le site d’informations, de prouver aujourd’hui son travail : « Lorsque l’on demande à Guy Lefrand de nous adresser des productions de Pauline Le Maire (rapports, communiqués, etc.), ou juste des mails illustrant leurs échanges, l'ancien député UMP balaye : "Je n'ai pas le temps, aujourd'hui je suis consultant [président de Stratégie Santé Consulting], médecin urgentiste, candidat aux municipales, je suis de garde, hier j'ai sauvé une vie" », explique ainsi la journaliste de Mediapart.
De son côté, Bruno Le Maire a affirmé au site qu'il « assume totalement » avoir embauché sa femme à ce poste, avant de mettre fin à son contrat à l’été 2013. Interrogé par 20minutes, après la publication de l’article de Mediapart, Bruno Le Maire n’a pas souhaité réagir, mais ne « conteste pas l’information » concernant le poste occupé par sa femme, selon son entourage.
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