Vous avez le sentiment que votre fils de 15 ans nous snobe royalement quand vous lui dites de ranger sa chambre ? Et bien, figurez vous que ce n’est pas qu’une impression ! D’après des recherches neurobiologiques très sérieuses menées au sein des universités d’Harvard, Berkeley et Pittsburgh, le cerveau des adolescents se mettrait automatiquement en veilleuse lorsque leurs parents se lancent dans une litanie de reproches.
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Pour identifier ce qui se passe dans le cerveau des jeunes, les scientifiques ont fait écouter à une trentaine de cobayes des deux sexes un enregistrement de leur propre mère en train de leur faire des récriminations. Voici par exemple un échantillon du type de tirade à laquelle ils ont été soumis : « Il y a une chose qui m’agace, c’est ta manière de sur-réagir au sujet de choses sans importance. Par exemple si je te dis de ranger tes chaussures qui traînent en bas, tu te mets en boule parce que tu vas devoir les ramasser, monter dans ta chambre et les y ranger ».
Pendant l'expérience, les chercheurs ont fait passer un scanner aux adolescents pour pouvoir analyser leur activité cérébrale. Ils se sont concentrés sur les zones activées par les émotions négatives, les zones impliquées dans la régulation de l'émotion et, enfin, les zones neuronales associées à la compréhension du point de vue des autres. Ils ont ainsi pu constater que lorsque leurs cobayes entendaient les reproches maternels, la première région du cerveau citée était naturellement stimulée, tandis que l’activité dans les deux autres zones était réduite.
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Pour les chercheurs, ces observations montrent que « les jeunes arrêtent de faire fonctionner leur mécanisme cérébral lié à la sociabilité et à la compréhension de l’état d’esprit de leurs parents ». En bref, la communication est coupée. Et les auteurs de l’étude d’ajouter que « la baisse d’activité dans les régions du cerveau impliquées dans la capacité de prendre de la perspective pourrait expliquer la fréquence élevée de conflits non réglés au sein de la dyade parents-adolescents ».
Selon Wired, ces conclusions sont cependant à prendre avec des pincettes. Pour le journaliste qui rapporte ces recherches, les auteurs de l’étude ont négligé de donner des instructions aux participants, et il est impossible de savoir exactement quelle attention ceux-ci ont portée à l’enregistrement. Par ailleurs, ce mécanisme d’inhibition des émotions observé sur le scanner pourrait être une manière pour les adolescents de mettre leur cerveau en sourdine pour mettre fin au conflit.
En tout état de cause, on ne peut s’empêcher de constater que cette étude ne nous apprend rien de nouveau. Tout au plus peut-elle offrir une maigre consolation aux parents, qui pourront toujours se dire, lorsque la prochaine engueulade éclatera, par exemple le soir de Noël, que l’insupportable indifférence affichée par leurs adolescents est prouvée scientifiquement...
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