"Tu seras un homme féministe, mon fils". Dans le cadre de l'émission Le grand oral, concours d'éloquence présenté par Leïla Kaddour qui sera diffusé ce mardi 30 mars sur France 2, Maxime Ruszniewski délivre un discours riche de sens. Un clin d'oeil aux célèbres lignes de l'écrivain Rudyard Kipling, remaniées pour l'ère #MeToo, et dédiées à "un fils qui n'est pas encore né". Co-fondateur de la Fondation des femmes, Maxime Ruszniewski est bien connu pour ses interventions au sujet de l'inclusion et des enjeux d'égalité femme-homme, notamment dans l'émission de Giulia Fois sur France Inter, Pas son genre.
Fondateur de Pardi, société de production proposant documentaires et magazines focalisés sur les grands débats de société (égalité femmes-hommes, questions de genre principalement), Maxime Ruszniewski est avocat de formation et ancien conseiller de Najat Vallaud-Belkacem au sein du ministère des Droits des femmes. C'est à l'occasion de cette saison 3 du Grand Oral spécialement dédié aux sujets de la justice sociale, du féminisme et des discriminations (grossophobie, racisme, sexisme) que l'homme engagé s'est logiquement exprimé.
"Tu sais, mon fils, en 2021, les inégalités persistent. Moi-même, j'ai grandi avec sans m'en rendre compte. La cour de récré c'était notre territoire, à nous les garçons, on l'occupait. Quand j'étais jeune, personne ne me parlait de sexisme à table. Je ne savais même pas ce que c'était. Personne ne m'a dit que naître fille ou garçon allait déterminer tant d'événements d'une vie", narre l'orateur, évoquant aussi bien les inégalités salariales que le sexisme en entreprise ou dans la rue. Vaste sujet.
Des mots forts de la part de celui, en 2018, était élu "homme féministe de l'année" par l'association médiaclub'Elles.
Une position d'homme féministe que le co-fondateur de la Fondation des Femmes revendique d'ailleurs. "J'entends encore, 'Mais vous n'êtes pas une femme, ça ne vous concerne pas'. Mais je m'obstine car je suis convaincu que chacune et chacun a tout à gagner en vivant dans une société où triomphe l'égalité", déclare-t-il. Interpellant son fils (imaginaire), il assure également qu'il le laissera jouer à la poupée, "s'il préfère ça aux camions de pompiers", ou encore exprimer librement ses émotions. Une certaine idée de l'éducation féministe.
Dans son monologue, Maxime Ruszniewski évoque à l'audience une anecdote afin d'épingler un certain sexisme ordinaire : cette fois où l'on a demandé à sa jeune fille, Georgia, si elle voulait "devenir hôtesse de l'air" car elle était "trop mignonne". Ce à quoi l'enfant aurait répondu tac au tac : "Non, je veux être pilote". Selon l'orateur, cette situation en dit long sur le fait que bien de trop de jeunes filles dans le monde n'osent encore se rêver "ingénieure, conductrice de grue ou présidente de la République". La route est encore longue. Et ces enjeux-là doivent être pensés dès le plus jeune âge.
"Et si étais un fille, j'aimerais tellement me dire que lorsque tu naîtras, la vie ne sera pas plus difficile pour toi", achève l'homme engagé.
En plus de ce discours, ce Grand oral diffusé ce 30 mars à 21h05 sur France 2 mettra en évidence les voix d'anonymes âgées de 21 à 43 ans, étudiant, guide touristique, prof, ou encore infirmier, et ayant décidé d'évoquer ces discriminations qu'ils ont pu vivre. "C'est utile, mais surtout : ça fait du bien", précise le communiqué de l'émission.