Connaissez-vous le "humping" ? Ce mot anglais désigne le fait de se frotter les parties génitales contre un recoin de table, une poignée de porte, mais aussi contre le corps de l'autre pour se donner du plaisir. Ainsi, on dit également d'adolescents qui se frottent l'un contre l'autre pour faire naître l'excitation qu'ils pratiquent le "dry humping". Soit une forme de masturbation sans les mains pratiquée en solo ou à deux qui n'a pas de terme adéquat en français.
Et bien, deux danseurs amis ont décidé de faire du "humping", qu'on retrouve parfois dans les requêtes populaires de certains sites pornographiques, un geste artistique, en lançant le "Humping Pact", un "acte suspendu de stimulation simulée de l'environnement". En clair, Dmitry Paranyushkin et Diego Agulló investissent des lieux généralement glauques, ou alors des monuments comme le Palais de Justice de Bruxelles. Ils se filment alors en train de s'adonner au "humping" dans ces espaces "dans le but de relâcher le désir excessif et la tension présente qui les habitent", comme il l'expliquent sur le site dédié à ce projet. Jusqu'à l'épuisement.
Le fait est, les vidéos montrant les danseurs démultipliés et nus en train de se frotter frénétiquement à des arbres, des rails de chemin de fer ou des poteaux, ont quelque chose de ridicule et de fascinant à la fois. Ces tableaux mouvants aussi dérangeants que potaches finissent en effet par illustrer de manière volontairement pathétique l'impuissance à jouir ; en filigrane, il y a dans les oeuvres de Dmitry Paranyushkin et Diego Agulló une réflexion sur la vanité de notre existence, tournée vers la satisfaction impossible des désirs.
Déterminés à faire voyager leur concept, les deux danseurs invitent sur leur site tous ceux qui les soutiennent à financer ce projet pour qu'ils puissent s'attaquer à de nouveaux lieux.