Selon une étude franco-américaine lundi dernier dans les Pnas (Archives de l'Académie américaine des sciences), les hommes réagiraient moins bien que les femmes à certains vaccins, tels le vaccin contre la grippe, contre la fièvre jaune, contre la rougeole et contre les hépatites. La testostérone serait responsable de cette inégalité entre les sexes en diminuant la réaction immunitaire d'un individu.
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs de l'université de Stanford, en Californie, et de l'Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement (Isped), à Bordeaux,ont compilé les données de 91 personnes ayant reçu un vaccin contre la grippe saisonnière en 2008 et 2009. «Notre étude montre clairement que la réaction immunitaire est inversement proportionnelle à la quantité de testostérone produite par un individu», a déclaré au Figaro Rodolphe Thiébaut, directeur adjoint de l'Isped. L'impact de la testostérone sur la réaction immunitaire se ferait indirectement, par l'intermédiaire d'un ensemble de gènes régulant le métabolisme des lipides.
Pour les auteurs de l’étude, ce n’est pas une raison d’arrêter de vacciner les hommes. L’impact de la testostérone ne rendrait en effet pas les vaccins inefficace, mais pourrait raccourcir un peu la durée de protection chez les hommes. Comme le pic d'anticorps induit par la vaccination est plus faible chez les hommes, ceux-ci se raréfieront plus vite. Un mécanisme que l’on retrouve chez les personnes de plus de 65 ans.
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