Sevil Sevimli, l’étudiante franco-turque libérée mardi après près de trois mois de détention en Turquie, ne pourra pas quitter le territoire avant son procès qui devrait se tenir fin septembre, selon l’annonce faite ce mercredi par le Quai d’Orsay et confirmée par la jeune femme. « Je suis toujours prête pour le procès. Les questions qu'on me pose sont toujours les mêmes, comme ‘Est-ce que vous êtes allée à ce concert le 1er mai?’... Les faits qu'on nous reproche sont totalement légaux et démocratiques, on n'a pas à avoir peur. On attend juste », confie-t-elle à l’AFP, qui l’a contactée par téléphone.
Sevil Sevimli effectuait un séjour Erasmus dans une université turque. Arrêtée en mai dernier après avoir participé au défilé du 1er mai et assisté au concert d’un groupe de musique engagé à gauche, elle est soupçonnée d’entretenir des liens avec une organisation politique clandestine armée, accusation qu’elle qualifie de « bidon ». Elle s’est dit touchée par la mobilisation pour sa libération et a exprimé sa solidarité avec les autres étudiants emprisonnés. « Je ne suis pas la seule ici, il y a plus de 700 étudiants détenus en Turquie. Ils sont détenus pour les mêmes raisons que moi. J'espère juste qu'eux aussi vont être libérés au plus tôt ».
Selon les chiffres du ministère turc de la Justice, 2 824 étudiants sont emprisonnés à travers le pays, dont 787 pour des accusations similaires à celles portées contre Sevil Sevimli. Si elle n’a pas encore eu le temps de se rendre à l’hôpital, la jeune femme se veut rassurante sur son état de santé et assure qu’elle « va très bien ».
Viviane Clermont
Source : AFP
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