Karoline Bjørnelykke a 25 ans et a débuté sa carrière dans la haute couture à 15 ans. A l'époque, raconte la mannequin norvégienne, elle souffrait d'anorexie et les mensurations de ses hanches étaient trop étroites pour défilé - elles mesuraient 81 cm, alors qu'un "mannequin haute couture doit être entre 86 et 88 cm", précise la jeune femme dans une vidéo pour Brut.
Elle se souvient que son agent lui a conseillé de prendre du poids avant de lui glisser que lui adorait qu'elle soit si mince, malgré l'impact d'un tel commentaire sur santé.
Aujourd'hui, explique-t-elle face caméra, elle est de nouveau "en bonne santé", fait une taille M et continue d'évoluer dans la mode. Elle est considérée par le milieu comme mannequin grande taille, ce qu'elle trouve révoltant. Car pour que les vêtements qu'elle représente - allant de la taille XL au 5XL - lui aille, les marques lui demandent d'utiliser du rembourrage. "Ça se met sous les vêtements, comme ça on a l'air beaucoup plus grosse", décrit-elle, preuve à l'appui.
Si elle prend la parole, c'est pour alerter quant aux dangers que ces "retouches et artifices" provoquent. "Ça crée des normes non seulement irréalistes mais impossibles à atteindre", déplore Karoline Bjørnelykke.
Et de décrire plus encore auprès de BuzzFeed : "Dans la plupart des cas, le rembourrage sert simplement à combler les mannequins qui sont un peu trop petits pour les vêtements. Mais dans parfois, des mannequins de taille moyenne sont engagées pour des emplois 'plus size' et sont rembourrés jusqu'à une taille 44. C'est là que je pense que ça devient critiquable."
Désormais, elle refuse les contrats qui demandent du rembourrage et élève la voix afin de lancer "un débat qui n'a que trop tardé sur les critères de beauté irréalistes de l'industrie de la mode", analyse Franceinfo. Son but : que des personnes qui portent réellement ces tailles dans la vie quotidienne soient engagées comme modèles. Reste à ce que les marques entendent le message.