La campagne du second tour a commencé sans attendre. Au lendemain des résultats du premier tour, qui le positionnent second derrière François Hollande, Nicolas Sarkozy s’est rendu lundi à Saint-Cyr-sur-Loire, dans la banlieue de Tours. Objectif : détailler les grandes lignes de son discours destiné à séduire la réserve de voix cruciale que représentent les électeurs du Front National. En remportant 18% des suffrages le 22 avril, Marine le Pen s’est en effet positionnée comme arbitre du second tour.
« Dimanche, les Français ont dit qu'après ces quatre années de crise (...) ils voulaient reprendre leur destin en main », a déclaré le chef de l'Etat sortant, « je vois ce vote comme un cri de souffrance, comme l'expression d'une souffrance, parfois même de colère (...) notre façon de les respecter sera de leur répondre par des engagements précis ».
« Je parle aussi bien à ceux qui ont voté François Bayrou ou Mme Le Pen »
Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à fustiger la gauche, qui « se bouche le nez » et « regarde ces Français avec commisération ». A gauche selon lui, « on ne comprend pas ce vote, on veut le nier (...) Moi je dis non ». « Si nous ne changeons rien, si nous ne nous mettons pas d'accord sur de nouvelles règles, nous risquons de refaire le chemin tragique des années 30 », a-t-il poursuivi.
« François Hollande parle à la gauche, moi je parle au peuple de France. Je parle aussi bien à ceux qui ont voté François Bayrou et qui sont inquiets des déficits et qui croient en l'Europe qu'à ceux qui ont exprimé un vote pour Mme Le Pen, qui n'en peuvent plus et qui veulent qu'on écoute leur souffrance », a souligné Nicolas Sarkozy, ajoutant « ce n'est pas le grand écart, c'est le devoir d'un président de la République de rassembler ».
Le président-candidat a alors, durant un discours de près d’une heure, insisté sur les principaux thèmes de sa campagne, en s’adressant « aux petits », « aux sans-grade », « aux ruraux qui ne veulent pas mourir », « aux travailleurs qui ne veulent pas que celui qui ne travaille pas gagne davantage que lui » et « aux petits retraités ». Contrôler l'immigration, améliorer la sécurité, changer l'Europe pour qu'elle ne soit plus une « passoire » et « ouverte à tous vents », préférer le travail à « l'assistanat » : telles sont désormais les grandes lignes soutenues par Nicolas Sarkozy pour ses deux prochaines semaines de campagne.
Attaquant à nouveau la gauche, le chef de l’Etat a lancé : « je n'accepterai pas de prendre de leçons de morale de personne, et certainement pas d'une gauche qui voulait avec enthousiasme installer M. Strauss-Kahn à l'Elysée ».
Un rassemblement du 1er mai autour du « vrai travail »
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy s’est réjoui d’avoir irrité ses adversaires en organisant un grand rassemblement le 1er mai à Paris au Champ-de-Mars autour du « vrai travail ». « J'ai vu que M. Hollande n'était pas content mais je ne savais pas que le 1er mai avait été privatisé par le Parti socialiste ! », a-t-il ironisé. Cette annonce avait en effet provoqué un tollé à gauche et de la part des syndicats, qui ont immédiatement pointé du doigt le bilan sur le chômage de M. Sarkozy. En déplacement à Quimper, François Hollande a souligné qu'il n'entendait pas faire du 1er mai « une fête des uns contre les autres » tandis que la CFDT a jugé « inquiétante » la tentative de « responsables politiques » de « s'autoproclamer uniques représentants des travailleurs ». L’organisation syndicale a également accusé le chef de l’Etat sortant de vouloir « détourner l'objet » du 1er mai alors que l'intersyndicale (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires et FSU) a appelé à des mobilisations unitaires pour « faire entendre les priorités sociales », comme l'emploi.
Crédit photo : AFP
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