Elles ont trompé la vigileance de leurs ravisseurs. Vendredi 4 juillet, 63 des 68 femmes et jeunes filles enlevéees par Boko Haram à la fin du mois de juin ont réussi à prendre la fuite. Enlevées lors d'une série d’attaques attribuées au groupe islamiste dans le Nord-Est du Nigeria, les otages sont parvenues à rentrer chez elle, selon une source sécuritaire.
Les rapts des 68 jeunes femmes avaient eu lieu dans le village de Kummabza, dans l'État de Borno, théâtre depuis de nombreux mois d'une insurrection de Boko Haram pour l’instauration d’un État islamique dans le Nord du pays. Selon de hauts responsables sécuritaires de Maiduguri, la capitale de l'Etat, les 63 otages sont parvenues à s'échapper ensemble vendredi soir.
« Je viens de recevoir l’alerte, de la part de mes collègues de la région de Damboa, qu’environ 63 des femmes et jeunes filles kidnappées ont pu rentrer chez elles » a, pour sa part, déclaré dimanche à la presse Abbas Gava, un représentant des milices locales de l’Etat de Borno. « Elles ont eu ce geste courageux au moment où leurs ravisseurs se sont absentés pour mener une opération », a-t-il précisé.
La soixantaine de jeunes femmes a, en effet, profiter de la situation au moment où leurs ravisseurs étaient opposés à l'armée dans la ville de Damboa, lors de l'attaque d'une caserne et d'un commissariat de police. Au cours de ces affrontements, 53 combattants de Boko Haram ont été tués selon l'armée nigériane qui précise avoir perdu six hommes.
Parmi les otages qui ont pris la fuite, certaines étaient âgées de 3 à 12 ans, selon un responsable de Damboa. Boko Haram détient malgré tout plus de 200 lycéennes depuis le rapt de la ville de Chibok, également dans l'Etat de Borno, le 14 avril. L'enlèvement avait provoqué une vive émotion au Nigeria et dans le monde, rappelant à chacun les pratiques du groupes islamiste pour tenter de faire valoir ses intérêts. Un rapport de Human Rights Watch datant de fin 2013 fait notamment état d’enlèvements et de viols de femmes et de jeunes filles par les insurgés et d’enrôlement de force de jeunes enfants.
Depuis l'enlèvement d'avril, une cinquantaine de militants du mouvement « Bring back our girls » (« Rendez-nous nos filles », ndlr), manifestent quotidiennement à Abuja, la capitale du Nigeria, en soutien aux lycéennes de Chibok. « Cela fait 83 jours que les jeunes filles ont été enlevées, nous manifestons depuis 68 jours mais personne ne nous écoute» a ainsi dénoncé Aisha Yesufu, une représentante des manifestants, devant la presse.