Qui reste-t-il pour défendre les chrétiens et les hindous persécutés par la loi du blasphème au Pakistan ? Le 4 janvier dernier, c’est Salman Taseer, le gouverneur du Penjab pakistanais, qui tombait sous les coups de son garde du corps, après avoir plaidé la cause d’Asia Bibi auprès du gouvernement. Mercredi, à Islamabad, le ministre des minorités religieuses Shahbaz Bhatti a été abattu dans sa voiture, l’attentat a été revendiqué peu après par le mouvement des talibans pakistanais.
L’homme de 42 ans faisait campagne depuis quelques mois contre la loi du blasphème, qui punit de mort toute personne qui insulte le prophète Mahomet. Instaurée dans les années 80, cette loi est devenue un prétexte pour écarter les indésirables ou régler des comptes personnels.
En novembre dernier Shahbaz Bhatti avait pris sous sa protection Asia Bibi, mère de famille condamnée à mort pour blasphème : il aurait assuré sa sécurité en prison, et permis à sa famille de survivre dans la clandestinité.
Les intellectuels ou politiques pakistanais oseront-ils encore se mouiller et risquer de finir sur la même liste noire que Salman Taseer et Shahbaz Bhatti ?
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