C'est la fin de "l'affaire Pierre Palmade".
Un récit morbide qui a pris racines en février 2023, et que nous avions relaté en détails dans cet article. Verdict a été rendu ce 20 novembre 2024 au tribunal de Melun. Pierre Palmade a finalement été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir causé un accident de la route sous l'emprise de stupéfiants, sur une route de Seine-et-Marne.
A cela s'ajoutent une obligation de soins mais également une annulation du permis de conduire. L'humoriste de 56 ans était jugé pour "blessures involontaires aggravées". La mine grave, sidérée, comme abasourdi, il était présent auprès de ses avocats Me Alain Barsikian et Me Céline Lasek.
Et a souhaité présenter ses excuses aux plaignants, et plus précisément envers l'une des victimes, Mila, qui a perdu son bébé à naître lors de l'accident. "C'est un fou et un drogué qui lui est rentré dedans. C'est inexcusable", a ainsi témoigné Pierre Palmade à son adresse. Suscitant, comme réaction, un refus.
Mais voilà, ce pardon ne convainc pas non plus les internautes. Qui s'offusquent de cette peine... Avec virulence.
Sur Twitter, le mot clé "Palmade" a effectivement généré des milliers de publications depuis l'annonce du verdict énoncé au tribunal de Melun, désormais érigé en sixième "Tendance" du réseau social. Et la grande majorité sont particulièrement acerbes.
On peut ainsi lire, au gré des comptes anonymes : "En France tu peux tuer et blesser gravement des gens sous stup et avoir que 2 ans ferme", "Il risque une peine presque 3 fois inférieure aux dispositions prévues par la loi", "Ses excuses sont inexcusables. Il fallait y penser avant et surtout avant le drame".
"Tellement scandaleux", "inexcusable", "pas cher payé", "c'est pas assez", "il aurait du prendre 20 ans", "5 années ferme c'est le minimum", "Quel scandale", peut-on lire du côté des spectateurs de BFM TV. Les spectateurs du JT de France 2 à l'unisson s'insurgent : "5 ans seulement ?? Après avoir ôté la vie à un bébé ?", "Un p'tit bracelet à la cheville, et Pierrot pourra continuer à faire vivre son dealer", "tellement scandaleux, blessures involontaires alors qu'il a sciemment pris la route complètement shooté et alcoolisé. Qu'est-ce qui est involontaire ?".
Certains internautes cependant rappellent l'un des grands tabous de cette affaire judiciaire, constituant l'une des complexités de cette affaire très médiatisée : "Il y a toute la jurisprudence sur la distinction entre un foetus et un bébé.... Pour le coup, ce procès est très technique et touche à un sujet très sensible en Droit", peut-on lire.
"Dans le cas précis de cette affaire, une expertise médicale a conclu que le bébé que portait la passagère enceinte (qui a subi une césarienne dans la foulée de l'accident) était mort avant sa naissance et ne pouvait donc pas être juridiquement considéré comme une personne", factualise le journaliste de franceinfo et enseignant Raphaël Godet.
L'an dernier, en pleine découverte de l'affaire, des experts juridiques s'exprimaient déjà abondamment. Ainsi nous avions reporté ces propos de l'avocat star de Twitter "Maitre Eolas" : "L'embryon n'est pas considéré comme une personne avant la naissance, et à condition qu'il naisse vivant et viable".
De son côté, l'avocat Mourad Battikh s'était exprimé quelques temps avant le verdict : "On considère dans le droit français, que ce fœtus n’a jamais existé et que Mila n’a jamais été enceinte. C’est une absurdité juridique. Nous demanderons qu’il soit jugé pour homicide involontaire et que cette loi soit modifiée".
Sur les réseaux sociaux, le débat perdure, et s'exacerbe.
Tel que le rapporte franceinfo, Pierre Palmade, à la barre, avait quant à lui déclaré, enfin : "Je ne me souviens de rien, ni de l'accident, ni du sauvetage, ni de la scène. On me parle de blessés, d'une famille, de la perte d'un bébé. Je comprends que je suis en enfer, que j'ai fait quelque chose de très grave"
"A 35 ans, je me suis dit : 'Pierre, tu n'es plus un fêtard, tu es un cocaïnomane'. La coke, c'est mauvais parce que c'est bon [...] Je veux être amoureux, sans drogue. Je commence à ressentir les bienfaits de l'abstinence...La seule chose que j'aime, c'est ma vie d'artiste. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir recommencer ce métier."