Vos parents vous l'ont peut-être dit un jour : depuis votre arrivée au monde, et celle de vos éventuel·les frères et soeurs, leur sommeil n'a plus jamais été le même.
Bien sûr, vous ne les avez pas extirper aussi souvent des bras de Morphée que lorsque vous étiez bébé. Pourtant, les conséquences sur le sommeil s'étendent sur plusieurs années : six, selon une nouvelle étude menée par l'Université de Warwick (Angleterre) et publiée mi-janvier dans le journal Sleep.
Le Dr Sakari Lemola, auteur principal de l'étude, a observé le sommeil de 2541 femmes et 2118 hommes allemand·es, ayant déclaré la naissance de leur premier, deuxième ou troisième enfant. L'étude a été réalisée sur une période de sept ans (2008 à 2015), à partir d'entretiens en face à face avec les participant·es.
Les questions ont porté sur le quotidien des parents, qui ont dû évaluer leur niveau de stress, ainsi que le nombre d'heures passées à dormir en semaine et le week-end. Les volontaires ont également été invité·es à évaluer la qualité de leur sommeil, sur une échelle de 1 à 10.
Comme on pouvait s'y attendre, la note la plus basse a été observée au cours de la première année suivant la naissance de l'enfant, chutant de 1,7 point sur l'échelle en moyenne pour le premier enfant et d'un peu plus d'un point pour les deuxièmes et troisièmes enfants par rapport à avant leur première grossesse.
"C'est particulièrement vrai pour les nouvelles mères, pour qui l'accouchement est probablement l'événement de la vie qui altère le plus le sommeil à l'âge adulte", précise l'étude.
Chez les mères, la perte de sommeil équivaut en effet environ à 40 minutes par nuit. Cette estimation passe à une heure au cours des trois premiers mois de la maternité.
Les pères eux, estiment avoir perdu 13 minutes de sommeil. Ce manque de sommeil qui survient avec l'arrivée du premier enfant, peut se prolonger chez les mères et les pères pendant une période de quatre à six ans, précise l'étude.
"Après la naissance d'un premier enfant, la satisfaction du sommeil ne semble pas complètement retrouver son niveau d'avant la grossesse, ni chez la mère ni chez le père. Il est donc possible que la parentalité contribue de façon significative à la baisse globale de la qualité du sommeil à l'âge adulte", analyse le Dr Sakari Lemola.
L'étude comporte toutefois certaines limites, compte tenu fait que les entretiens ont eu lieu seulement une fois par an, que certaines données ont été recueillies sur auto-déclaration et que plusieurs participant·es ont quitté l'étude en cours de route.
Il n'en reste pas moins que les facteurs liés au manque de sommeil chez les parents sont bien réels : enfant qui tombe malade en pleine nuit ou se réveille après un cauchemar, inquiétudes liées à la parentalité, stress de la charge mentale etc.