Entre 2003 et 2012, le système éducatif français s’est nettement dégradé, selon la dernière étude Pisa (Programme pour le suivi des acquis des élèves) qui évalue tous les trois ans 65 pays dans les domaines de la lecture, des mathématiques et des sciences. Ainsi, la France qui occupait, en 2009, la 22e place dans le classement global des compétences a été rétrogradée à la 25e place. Elle est donc désormais 18e sur 34 dans le classement des pays membres de l’OCDE. Mais si l'organisation internationale reste très prudente quant à l’aspect « hasardeux de comparer l'évolution des classements », certains chiffres interpellent tout de même. En mathématiques notamment, thème sur lequel l’OCDE a choisi de mettre l’accent cette année, la France a vu son score diminuer de 16 points entre 2003 et 2012. Elle se situe donc désormais dans moyenne des pays de l'OCDE dans ce domaine, comme dans les deux autres étudiés. Mais au-delà de ces résultats maussades, l’enquête Pisa est aussi inquiétante à d’autres titres.
La France bat, en effet, des records d’inégalités ! Et si le fait n’est pas nouveau, il s’aggrave. En mathématiques, l’écart entre les bons élèves et les plus mauvais n’a jamais été aussi grand. Ainsi si la part des meilleurs est restée stable ces dernières années, celle des élèves en difficultés s’est, elle, envolée (22,4 %, contre 16,6 % il y a dix ans). La France est même désormais le pays où cet écart est le plus important avec 281 points de différence entre les 10% les mieux notés et les 10% les plus en difficulté. Mais, autre phénomène alarmant, ces inégalités seraient, bien plus qu’ailleurs, liées à l’origine sociale des élèves. « En France, lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a clairement moins de chances de réussir qu’en 2003 », concluent ainsi les experts de l’OCDE.
Autre de constat de l’étude Pisa 2012 : la persévérance des inégalités de genre à l’école. Ainsi, les garçons devancent toujours les filles en mathématiques (de 9 points) tandis que ces dernières gardent un avantage très net en compréhension de l'écrit (44 points). Ainsi, selon l’OCDE, à résultats équivalents, les filles disent se sentir « moins sûres de leurs compétences » et feraient preuve d'une « moindre persévérance ».
Enfin, les élèves français, nous apprend Pisa 12, aiment étudier mais souffrent d’anxiété ! En mathématiques par exemple, 65% d’entre eux déclarent s’intéresser à ce qu’ils apprennent, contre 53% en moyenne dans l’OCDE. Pourtant ils sont 43% à être « perdus », lorsqu'ils essaient de résoudre un problème (contre 30% ailleurs) et sont plus d’un sur deux à être « tendus », quand ils ont un devoir de maths à faire à la maison. Et là encore les inégalités sont marquées souligne l’OCDE : « En France, note l’OCDE, les élèves d’un milieu socio-économique défavorisé n’ont pas seulement des résultats nettement inférieurs, ils sont aussi beaucoup plus anxieux ».
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