A quelque chose malheur est bon. La pratique de l’excision a fortement reculé au Sierra Leone, rapporte le site d’Al-Jazeera. Aussi bien les militants que les personnes qui pratiquent cette mutilation traditionnelle des parties génitales des femmes en Afrique font état de cette forte baisse, malgré l’absence de chiffres précis. Jusqu’à récemment, c’est 80% des petites filles du pays qui subissaient cette opération ancestrale.
A l’origine de ce recul, la peur du virus Ebola. Le Ministère de la Santé sierraléonais a en effet lancé des campagnes pour informer les soweis (le nom qu’on donne aux exciseuses) des risques de contamination au cours de ces opérations. En effet, celui-ci se transmet directement si on entre en contact avec les fluides corporels d’une personnes déjà atteinte. Par ailleurs, il suffit d’utiliser un couteau mal nettoyé pour contaminer plusieurs jeunes filles.
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Le gouvernement est allé jusqu’à instaurer une amende d’environ 115 dollars pour toute personne pratiquant l’excision, alors qu’il n’existe pas de loi contre cette tradition au Sierra Leone. On ignore toutefois si des soweis ont, à ce jour, succombé au virus, tant les informations sont contradictoires selon qu’elles émanent des organismes anti-excision ou du Conseil national des soweis.
En tout état de cause, les associations comptent bien profiter de cette situation pour encourager la fin de l’excision dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. « Nous allons capitaliser sur le fait que l’excision a reculé car certaines communautés ont choisi d’arrêter les opérations pendant l’épidémie à la suite de ces mises en garde pour oeuvre en faveur de l’abandon pur et simple de cette pratique », déclare Owolabi Bjälkander, consultant pour l’UNICEF au Sierra Leone.