"Tachez vos jeans, vos stories Instagram ou les sièges de votre métro ! Avec du vrai ou du faux sang, on veut du rouge! Montrons que les règles concernent tout le monde." Comme un cri de révolte, le collectif "Ça va saigner" organise ce samedi 15 juin une journée de lutte contre la précarité menstruelle.
Personne menstruée ou non, femme, homme et personne trans, toutes et tous sont invité·es à s'afficher sur les réseaux sociaux avec le hashtag #çavasaigner. Deux rassemblements sont aussi organisés à Paris et à Lyon.
"Le but, c'est que n'importe qui puisse partager une photo, une tache de sang, ou même un dessin pour montrer que nous sommes nombreuses et nombreux à combattre la précarité menstruelle", explique Selma Anton, étudiante à l'initiative du mouvement.
Interrogée par Le HuffPost, cette jeune femme de 19 ans est revenue sur son combat. "C'est parti d'une conversation Messenger. On a mis beaucoup de temps à tout mettre en place. Pour le projet, j'ai beaucoup été inspirée par Irène Rose." En février dernier, cette étudiante féministe de 20 ans a déambulé dans Paris pendant ses règles pour exiger le remboursement des produits hygiéniques féminins.
Que ce soit par son entourage ou bien sur les réseaux sociaux, Selma Anton a été taxée à plusieurs reprises d'"extrême". "Moi, je pense qu'on arrive à un stade où il faut faire du bruit pour faire avancer les choses. Ce n'est pas avec des pancartes roses et des paillettes qu'on va y arriver. Ça ne veut pas dire pour autant qu'on est extrêmes", explique la jeune femme.
Car si certain·es critiquent la forme de certaines actions féministes, le problème de la précarité menstruelle est une réalité qui touche de nombreuses femmes dans le monde. Selon un sondage Ifop publié en mars dernier, 1,7 million de Françaises manquent de protections hygiéniques. Car oui, avoir ses règles coûte cher et certaines impasses se font au détriment de la santé. En 2015, une étude britannique a pointé du doigt que dans une vie, le coût des menstruations s'élevait à 18 450 livres, soit un peu plus de 21 000 euros.
En 2015, la France a fait un pas en avant lorsque la TVA sur les protections hygiéniques est passée de 20% à 5,5%. Pourtant, de nombreuses associations féministes jugent la mesure insuffisante et cela n'empêche pas certaines, notamment les plus jeunes, de subir de plein fouet la précarité menstruelle.