Redécoupage des régions : la carte à bises de France
Publié le 14 avril 2014 à 18:01
Par Terrafemina
L’épineuse question du redécoupage des régions ne cesse de provoquer la grogne de certains Français très attachés à la leur. Alors qu’une « carte secrète » détenue par Manuel Valls nourrit ces jours-ci fantasmes et inquiétudes, nous nous sommes pour notre part penchées sur une coutume qui divise notre beau pays, à savoir « la bise », dont le nombre varie du simple au quadruple selon l’endroit où l’on se trouve dans l’Hexagone. Et chez vous, c’est combien ?
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« Ah non, chez moi c’est trois ! »  La bise, tradition 100% française des plus saugrenues aux yeux de nombre de nos proches voisins ou lointains cousins, peine même à mettre d’accord les Français eux-même, tant son usage diffère d’un département à l’autre. Alors qu’à Paris, il est de coutume (à 77%) d’en « faire deux », il est en revanche d’usage de s’en claquer 3 en Lozère, 2, voire 5 en Corse, une en Bretagne (pratique…) ou 4 dans l’Yonne.

Capture du site : combiendebises.free.fr

Historiquement, « la bise » était semble-t-il pratiquée en famille comme détecteur d’haleine, d’odeurs corporelles suspectes ou de problèmes de digestion (bon appétit). Plus tard, après la Révolution, elle se démocratisa et il fut entendu qu’elle se pratiquerait entre citoyens assez confiants pour laisser s’approcher autrui dont on considérait dès lors qu’il n’était pas armé puisqu’il vous ouvrait les bras. En revanche, il ne fut malheureusement nulle part consigné de manière claire le nombre de bisous que cet acte républicain devait comporter, ni quelle joue serait tendue la première. Résultat, entre cognages de nez, dérapages de lèvres douteux et « air kissings » fort gênants, la fameuse bise est bien souvent ratée et peut devenir un véritable casse-tête.

Pour avoir un aperçu rapide de cet étrange découpage de notre beau pays, il suffit de se rendre sur le site malin combiendebises, et d’indiquer soi-même de quelle pratique on est adepte (puisqu’après tout, ça n’est pas parce qu’on vit à Brest qu’on veut forcément se contenter d’un unique poutou parce que ses compagnons de route en ont fait leur marque d'appartenance) afin d’enrichir encore cet objet de calcul savant et fort utile.

S’il se penchait sur ce découpage bisoutique, le gouvernement se rendrait alors compte de l’incongruité de rattacher la Haute et la Basse Normandie, par exemple, puisqu’il semble établi que de l’une à l’autre de ces deux régions, on passe tout de même de deux à quatre bises communément claquées. Enfin, on dit ça, on dit rien…

Stop la bise ?

Quant à nos voisins européens, il semble que nos moeurs pour le moins légères n’aient pas les faveurs des Allemands, éduqués dans l’idée que la distance est gage de respect. En témoigne la condamnation en 2011 de la bise en entreprise par la société de conseil Knigge, spécialisée dans les comportements sociaux et l’image (ainsi que le relatait alors BBC News), arguant qu’il fallait protéger les salariés qui ne souhaitaient pas être agressés de la sorte en milieu professionnel en plaçant sur les bureaux des réfractaires un petit message indiquant leur refus, à l’instar des stickers anti-pub sur les boîtes aux lettres.

Pourtant, la bise tendrait au contraire à s’installer plus encore en France, où les jeunes la pratiquent de plus en plus, et même entre garçons alors que la génération de nos grands-parents n’auraient jamais daigné se bécoter « entre hommes ».  Au travail, alors que le tutoiement prend du galon pendant que l’open space fait tomber (symboliquement) les frontières hiérarchiques, la bise aussi se pratique chaque jour davantage.

Moralité, doit-on, ou non, conserver ces spécificités régionales ou instaurer une unité nationale ? La question se doit d’être posée. Ou pas.

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