Derrière les belles annonces, il y a parfois une grande déception. C'est ce que sont en train de vivre les consommatrices britanniques de la marque River Island, bien connue des amatrices de fast fashion.
Il y a un an et demi, en grande pompe, la marque de vêtements anglaise avait annoncé le lancement d'une marque "grandes tailles" disponible en ligne et dans ses magasins. Le rétropédalage s'est fait sans tambours ni trompettes.
Dans un article paru le 5 novembre sur le site britannique Cosmopolitan, une journaliste décrit son étonnement à la vue de la disparition progressive de cette ligne de vêtements dans les rayons des magasins. Elle a donc décidé de contacter directement River Island pour demander des comptes.
River Island lui a simplement répondu : "Après 18 mois en magasins et en ligne, nous avons constaté que la grande majorité des ventes (85 à 90 % en moyenne) se faisait en ligne et nous avons constaté que cela correspondait au marché - que de plus en plus d'acheteurs migrent vers les achats en ligne pour avoir les options pour essayer à la maison."
Mais à ce moment-là, pourquoi ne pas faire disparaître tout bonnement tous les magasins physiques avec la hausse de la vente en ligne ? Surfer sur l'inclusivité pour faire du marketing, c'est aussi de l'hypocrisie, surtout quand au fond, rien ne change.
Une internaute écossaise a d'ailleurs bien résumé la situation : "@riverisland prouve que les entreprises de prêt-à-porter sont encore des trouducs pour les femmes de taille normale ! On est en 2018 !"
La journaliste de Cosmo Laura Capon regrette cette disparition des magasins alors qu'ils étaient "l'un des rares endroits où les jeunes femmes s'habillant en grande tailles pouvaient effectivement faire leurs achats, pour des pièces qu'elles voulaient vraiment porter."
La deuxième justification donnée par River Island, qui semble fallacieuse, est que cela leur permettrait de "stocker plus de vêtements et d'augmenter notre taux de nouveautés pour offrir à la cliente davantage de ce qu'elle veut, plus vite qu'auparavant".
Selon la journaliste, même avant sa suppression des magasins physiques, cette ligne plus size avait bénéficié de peu d'espace, loin des grands effets d'annonce marketing. Elle qui habite à Londres, n'aurait trouvé cette ligne de vêtements que dans un seul magasin.
De manière laconique, elle conclue : "Avec un vide aussi béant sur le marché, si les marques de la grande distribution accordaient autant d'attention à leurs gammes grandes tailles qu'à leur ligne 'régulière', je suis sûre qu'elles connaîtraient du succès." On plussoie, et on attend toujours que l'on arrête de se moquer de nous.