On n’avait plus vu Sara Forestier au cinéma depuis 2021. C’était dans le film Haters, de Stéphane Marelli. Un an plus tôt, elle faisait la promotion du film “Filles de joie”, de Noemie Lvovski, et révélait avoir été victime de violences conjugales. Cette fois, invitée de l’émission Quotidien lundi 4 novembre, l’actrice française est venue présenter “Trois Amies”, d’Emmanuel Mouret, dans lequel elle joue aux côtés de Camille Cottin et India Hair. C’est là qu’elle a expliqué son choix de quitter les plateaux de cinéma ces dernières années.
D’abord, Sara Forestier le dit sans hésitation, “non”, le cinéma ne lui a pas manqué. "Il n’y a pas que la vie professionnelle dans la vie, et puis j’avais besoin de prendre quelques années pour me reconstruire, a-t-elle expliqué. (...) J’ai été frappée par un acteur sur un film, j’avais été giflée et j’avais quitté le film.
Le film en question, c’est Bonhomme, de Marion Vernoux, dont le tournage a eu lieu en 2017. Sara Forestier avait alors été remplacée par Ana Girardot dans le rôle de Marilyn Moreau. Et l’acteur dont elle parle, c’est Nicolas Duvauchelle, qui tient également l’affiche.
L’actrice de 38 ans avait déjà raconté cette gifle dans les colonnes de Paris Match en 2021, mais la rumeur avait inversé les faits et l’histoire avait retenu que c’était elle qui avait giflé l’acteur avant de quitter le tournage. “Ne pas dormir, avoir eu des envies de suicide”, Sara Forestier insiste sur le sens du mot “traumatisme” qu’elle choisit pour qualifier ce qu’elle a vécu.
Grâce à l’équipe “tellement bienveillante” du film Trois amies, Sara Forestier affirme être “libérée”, avoir “retrouvé le plaisir” de jouer et se dit désormais “réconciliée avec les plateaux”. Pas étonnant quand on sait que Camille Cottin a dénoncé les "rendez-vous nocturnes des messieurs tout-puissants" sur la scène du Festival de Cannes en mai dernier.
Au passage, l’actrice pointe du doigt l’absence de soutien de la part du monde du cinéma et le sexisme ambiant dans cette affaire. “Malheureusement, comme on n’est pas beaucoup aidée et que le trauma n'est pas pris en compte dans le cinéma, les femmes abîmées on s'amuse à dire qu'elles sont folles, a-t-elle souligné. On est juste abîmées et il faut prendre le temps de se reconstruire, de se recentrer sur soi-même et de retrouver le plaisir”. Le Me Too du cinéma est en marche mais, de toute évidence, il reste encore beaucoup de progrès à faire pour que les femmes soient respectées et en sécurité dans cet univers.