






Les plus grosses épreuves servent parfois à nous ouvrir les yeux. C'est ce que décrit l'humoriste et autrice Christine Berrou.
Depuis son audition face à l'Assemblée Nationale le 16 janvier, où elle dénonçait les comportements violents d'un humoriste français, la comédienne de 42 ans dit faire face à un véritable manque de soutien. C'est ce qu'elle regrette dans une vidéo TikTok mise en ligne sur son compte le 5 février.
Pour y voir plus clair, on résumait l'affaire dans cet article : "Je suis sortie du bureau la bouche en sang" : les témoignages des victimes de violences présumées de cet humoriste se multiplient
Pour rappel : le 16 janvier dernier, l'humoriste Christine Berrou et 4 autres victimes présumées de l'humoriste Yassine Belattar ont été auditionnées devant l'Assemblée Nationale dans le cadre de l'enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le secteur de la culture. L'homme est accusé par 23 femmes de violences psychologiques et sexuelles.
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Lors de son témoignage, Christine Berrou disait avoir subi des violences physiques, psychologiques et sexuelles : "Il m'a convoquée dans son bureau, il m'a plaquée contre le mur et m'a embrassée avec violence. Quand je l'ai repoussé, il m'a mordu la lèvre. Je suis sortie du bureau la bouche en sang", avait-elle déclaré.
Dans sa vidéo TikTok mise en ligne le 5 février, l'humoriste regrette le manque de soutien auquel elle fait face depuis son audition. "Je suis complètement déprimée", affirme-t-elle.
Et pour cause : elle fait d'abord part des centaines, voire des milliers de commentaires reçues, dans lesquels certains internautes remettent en doute ses accusations.
Elle décrit ensuite le mauvais traitement médiatique dont ont - selon elle - fait preuve "des médias d'extrême droite" : "Notre parole a été déformée. De toute évidence les journalistes n'avaient pas du tout écouté l'audition. Cerise sur le gâteau, on est passées chez Pascal Praud (animateur de la chaîne CNews, NDLR), qui a pris la défense de Yassine Bellatar en disant qu'on n'avait pas à accuser un homme comme ça publiquement. On sait donc maintenant que Pascal Praud est plus misogyne qu'il n'est raciste", s'indigne-t-elle avec un brin d'ironie.
Mais le pire a été l'absence totale de soutien dans mon milieu, regrette Christine Berrou.
L'humoriste a déchanté lorsqu'elle a observé le manque d'appui de la part de ses pairs, dans le milieu du spectacle et de l'audiovisuel. "Avant cette audition j'étais persuadée d'avoir un gros réseau sur lequel je pouvais compter. Je pensais que j'allais recevoir des coups de fil, voire même peut-être que notre audition serait partagée, eh bah pas du tout", constate-t-elle avec amertume.
Et de poursuivre : "En vrai les gens ne prennent pas le risque parce qu'ils aiment leurs followers, leur petite notoriété, ils aiment l'argent, ils ont envie de faire du clic. Cette audition m'a rappelé combien je ne faisais pas vraiment partie de la famille, parce qu'on ne va pas prendre de risque pour moi." Cette "claque" lui a toutefois fait réaliser une chose : à l'avenir, elle n'hésitera plus à s'exprimer librement face à ses abonnés et à ses fans. "Maintenant j'ai plus rien à perdre et donc je n'ai plus envie de faire semblant, et tant pis si je dois perdre des followers."