"Je fais partie des victimes de Yassine Baltar, donc autant vous dire que cette semaine, ma psy va gagner beaucoup d'argent." Voilà comment commence la vidéo publiée sur Tiktok par Christine Berrou le 31 octobre. Humoriste membre du Jamel Comedy Club, elle fait partie des 23 femmes qui ont accusé Yassine Belattar, humoriste lui aussi, de violences psychologiques et sexuelles. Et pourtant, comme elle le dénonce dans sa vidéo, ce dernier faisait partie de la délégation officielle qui a accompagné Emmanuel Macron lors de sa visite d'État au Maroc.
Le président français était en effet au Maroc du 28 au 30 septembre. Comme le veut la coutume politique, un groupe de personnalités publiques ou politiques triées sur le volet l'accompagnait. Parmi elles, l'écrivain Bernard-Henri Lévy et sa femme, Arielle Dombasle, l'acteur Gérard Darmon, l'humoriste Jamel Debbouze, le réalisateur Éric Toledano, l’animateur et journaliste Ali Baddou ou encore l’écrivaine Leïla Slimani pour ne citer qu'elles. Des célébrités franco-marocaines pour certaines et sans scandales connues à ce jour, à l'exception donc de Yassine Belattar.
Humoriste et chroniqueur radio, Yassine Belattar a été condamné en septembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour avoir proféré des menaces de mort à l'encontre de 4 hommes. Un point sur lequel les médias ont beaucoup insisté pour justifier la controverse générée par sa présence dans la délégation d'Emmanuel Macron. Pourtant, le chroniqueur traine bien plus de casseroles que cela.
Comme la rappelle Christine Berrou dans sa vidéo Tiktok, en 2019, Yassine Baltar a également été accusé de violences psychologiques et sexuelles par 23 femmes. "23 femmes qui ne se connaissent pas et qui se plaignent toutes des mêmes faits de violences venant d'un seul et même homme", précise-t-elle. Et si le chroniqueur a été condamné pour les faits de menaces de mort, "nous on ne nous a pas prises au sérieux", déplore l'humoriste. Ces 23 témoignages avaient en effet été classés sans suite ou comme le dénonce Christine Berrou, "jetés à la poubelle par la justice".
Interrogé sur le fait d'avoir choisi Yassine Belattar pour faire partie de sa délégation, Emmanuel Macron a attendu le dernier jour de sa visite au Maroc pour rendre des comptes. Et sa réponse valait le coup d'attendre. «Je ne ferai aucune remarque sur des choses qui n’ont aucun intérêt et qui sont très anecdotiques», a-t-il fait savoir. Ironique pour un chef d'État qui avait déclaré lors de sa campagne de réélection en 2022 : "La grande cause de mon nouveau quinquennat, si je suis réélu, sera l'égalité femmes-hommes, encore !" Une promesse aussitôt déboutée par les associations féministes qui avaient publié un rapport jugeant le premier quinquennat de Macron en la matière "largement insuffisant". Emmanuel Macron pourfendeur des violences faites aux femmes, un mythe auquel seul le Président croit peut-être encore.