"La grande cause de mon nouveau quinquennat, si je suis réélu, sera l'égalité femmes-hommes, encore !". Voilà ce qu'a promis Emmanuel Macron lors de sa participation à l'émission de débat Face aux Françaises, organisée par LCI et le magazine Elle ce lundi 7 mars. Les lectrices du magazine ont pu interroger huit candidats aux élections sur leurs propositions concernant les droits des femmes. L'actuel président a quant à lui répondu aux questions lors d'une séquence enregistrée à l'avance à cause de ses "obligations liées au contexte international".
Selon le magazine Elle, Emmanuel Macron, qui a déclaré sa candidature le 3 mars dernier, a notamment annoncé vouloir tripler "le montant de l'amende contre le harcèlement de rue" mais également doubler "le nombre d'enquêteurs spécialisés dans les violences faites aux femmes", les faisant passer de 2 000 à 4 000 policiers. En cas de réélection, le président promet également généraliser la pratique du dépôt de plainte en ligne, assurer la création d'un fichier des auteurs de violences conjugales, mais aussi celle d'un pôle juridictionnel spécialisé.
Des promesses qui ne sont vraiment pas passées auprès des associations féministes.
Et pour cause : ce "encore !" passerait auprès de nombreuses voix militantes comme un aveu d'échec. Les associations féministes portent un regard critique sur le bilan de la "grande cause du quinquennat" Macron. La semaine dernier, un rapport publié par cinq associations (Oxfam France, Equipop, et CARE France, avec la participation d'associations telles que la Fondation des Femmes, le Planning familial et ONE France) pointait ainsi "d'une grande cause pour un petit bilan".
"Le budget dédié à l'égalité reste trop faible pour 'la grande cause du quinquennat'. Les moyens alloués à la lutte contre les violences conjugales sont très loin du milliard d'euros nécessaire. Les dispositifs de protection mis en place ne concernent que 2% des cas de violences conjugales en France et l'accueil et la prise en charge des femmes sont toujours très problématiques", fustigeait notamment ce rapport détaillé.
"Les actions menées, même si certaines sont à saluer, n'ont globalement pas été à la hauteur des enjeux et encore moins si on les met au regard d'une présidence qui se voulait féministe", affirmait le rapport, soulignant également le nombre insuffisant de places d'hébergement d'urgence pour les victimes de violences, ou encore "des mesures pas très ambitieuses ni suffisamment financées".
Pour ce qui est des mesures justement, celles annoncées dans Face aux Françaises ne sont pas des plus inédites. Ainsi, rappelle Elle, Emmanuel Macron avait déjà annoncé l'instauration d'un système de dépôt de plainte en ligne en septembre 2021.
Par ailleurs, dans sa "Lettre aux Françaises" pour déclarer sa candidature le 3 mars, le mot "femmes" n'apparaît pas une seule fois.