SexCrimes, qu'est-ce que c'est ? L'histoire très ambiguë d'un conseiller d'orientation "beau gosse", Sam, accusé d'agression sexuelle par une étudiante, Kelly... Fait divers morbide qui va peu à peu engendrer son lot de "twists ending" : des révélations à tiroir ne cessant de contredire et complexifier la version antérieure des faits, esquissant les contours d'une immense anarque.
Mais Wild Things (son titre original), c'est avant tout un film dont le casting emblématique synthétise les années 90 (le film est sorti en 98) : Denise Richards (Starship Troopers), Neve Campbell (Scream), Matt Dillon (Mary à tout prix)...
Des interprètes d'ailleurs réunis l'espace d'une scène marquante, la plus inoubliable en fait : un ménage à trois particulièrement "hot" dans une chambre d'hôtel à l'ambiance tamisée, papouilles intimes et passionnées arrosées au champagne... Un moment de cinéma très cochon que peine à oublier la génération American Pie.
Oui mais voilà, une nouvelle révélation ajoute du piment à l'expérience SexCrimes : son réalisateur John McNaughton a expliqué le film... Aurait du être beaucoup plus "chaud" qu'il ne l'est déjà. Notamment en mettant en scène... Des amours homos.
Effectivement, s'il donne avant tout de la force à ses personnages féminins (manipulateurs à souhait et finalement, bien plus redoutables que les soi disant "mastermind" masculins qui les accompagnent), SexCrimes met également en scène des mecs qui s'exercent à tirer les ficelles ou enquêter sur le fin fond de l'affaire. C'est le cas des personnages de Ray (Matt Dillon) et de Sam (Kevin Bacon).
Persos qui se révèlent être (ALERT SPOILER) partenaires de crimes, mais qui à l'origine devaient être... Beaucoup plus complices qu'ils ne le sont dans la version finale du film. Hum hum. John McNaughton explique : "Dans la version originale, le perso de Ray entre dans sa salle de bain pour prendre une douche, mais découvre qu'il y a déjà Sam dedans. Ils se regardent donc de haut en bas, et... Plus si affinités".
Une scène de sexe entre Matt Dillon et Kevin Bacon ? Voilà qui aurait rendu SexCrimes d'autant plus chaud. Surtout en 1998. "J'aime l'effet de surprise, et j'aime les trucs que je ne vois pas du tout venir", se réjouit le cinéaste. Il faut dire que le film montre déjà une scène de baiser sans ambiguïté entre Neve Campbell et Denise Richards... Ce que les fans résument par "la séquence de la piscine", clin d'oeil complice à l'appui.
Bémol cependant : une des stars masculines a finalement refusé de tourner "la scène de la douche". Pourquoi ? L'un des deux acteurs se serait "senti mal à l'aise". Ce qui a vite coupé court aux fantasmes. Mais les interprètes quant à eux mettent volontiers cela sur le dos des producteurs et financiers "frileux" du projet.
En 2005, rapporte Entertainment Weekly, Kevin Bacon ne cachait pas son plaisir à l'idée de montrer cette séquence. "C'est génial n'est-ce pas ? Malheureusement, les financiers n'étaient pas chauds à l'idée que des hommes s'embrassent. Ils estimaient que cela allait trop loin. Ils estimaient que ce n'était pas bien".
Dans tous les cas, on se consolera vite avec une séance de rattrapage. En éludant volontiers ses suites à rallonge : Sexcrimes 2, Sexcrimes 3 et l'inénarrable... Sexcrimes : Partie à 4. Oui, tout un poème.