"Sexy et kitsch" : les stars de ce films (cu)culte des années 90 réunies de nouveau en images 25 ans plus tard

"But you know, but you know that you can't fight the moonlight"

Si cet air obsédant de LeAnn Rimes ne vous dit rien, c'est que vous n'avez pas connu l'âge d'or du RnB, les chorégraphies des Spice Girls, le triomphe planétaire de Britney, les ritournelles de All Saints, le mégasuccès au box office de American Pie, bref, tout ce qui a constitué la pop culture matricielle de la jeunesse de la fin des années 90 et des années 2000. L'époque des jeux vidéo Tony Hawk et du zapping sur MTV.

Car qu'on le veuille ou non, le film dont est issu le hit "Can't fight the moonlight" est justement aussi culte que tout ce qui a été cité précédemment : Coyote Ugly, ou Coyote Girls dans la langue de Molière (logique, ou pas). Il a fait bougé bien des générations.

Le film de David McNally relate le quotidien de danseuses au sein d'un bar country baptisé Coyote Ugly. Multidiffusé sur la sixième chaîne après un succès sensationnel en vidéo, cette production Jerry Bruckheimer (le grand ami de Michael Bay, pour donner une idée de la subtilité) est devenu culte pour ses gimmicks très d'époque, sa BO et les danses sexy qui ponctuent cette oeuvre sororale "inspirante", comme on dit.

Et contre toute attente, les Coyote Girls font leur grand retour !

Le film, qui fête cette année ses 25 ans, est une véritable capsule temporelle : un concentré de l'époque MTV, culture du clip pas forcément super déconstruite en terme de stéréotypes de genre, et pourtant de nouveau à la mode aujourd'hui.

Et pour célébrer cet anniversaire, c'est tout le casting de Coyote Girls qui s'est réuni lors d'une soirée exceptionnelle, et historique pour les fans. A savoir, les stars Tyra Banks, Maria Bello, Melanie Lynskey, Izabella Miko, le réalisateur David McNally, le producteur Jerry Bruckheimer...

La totale donc. 

C'est comme l'indique Entertainment Weekly au cinéma Aero de l'American Cinematheque à Los Angeles qu'une projection du film a pris place en compagnie de cette distribution. "Des retrouvailles magiques, sauvages, hilarantes et profondément touchantes, tout comme le film lui-même", affirme avec beaucoup d'émotion Melanie Lynskey.

Cependant, Coyote Ugly n'inspire pas que de la nostalgie.

C'est Melanie Lynskey elle-même d'ailleurs, l'interprète de Gloria dans le film, qui l'énonçait au Hollywood Reporter il y a quelques années. La comédienne néo-zélandaise, remarquable dans la série Yellowjackets, avait déploré avoir subi du "body shaming" à l'époque. Des remarques si normalisées sur les plateaux en cette ère où Kate Moss était encore la reine des podiums et l'anorexie érigée en standard de mode.

Sur le tournage, le créateur des costumes l'aurait effectivement invectivé ainsi : "Personne ne m'a dit qu'il y aurait des filles comme toi", comprendre, de ce tour de taille. Alors que, souligne l'actrice, son poids était très loin d'être "excessif". Le calvaire ne s'arrêtait pas là. Les maquilleurs également se plaignaient régulièrement de son physique durant sa préparation : "Tu n'es pas belle. Tu n'es pas belle".

L'actrice a souffert de troubles alimentaires...

Mais semble aujourd'hui insister sur le positif : le plaisir de revoir ses consoeurs qui, semble-t-il, lui vouaient un regard bien plus bienveillant.