De la rom'com Jenny Anniston-friendly la plus gnan-gnan à la comédie la plus régressive de Cameron Diaz, notre filmothèque compte bon nombre de films plus ou moins honteux intitulés "plaisirs coupables" ou "péchés mignons". Et sur cette échelle, nul besoin de préciser que Coyote Girls se situe à un bon niveau.
Le film de David McNally relatant le quotidien de danseuses "sexy" au sein d'un bar country (le "Coyote Girls" du titre) est devenu culte au fil de rediffusions sur la sixième chaîne ou de séances-vidéo. Cette production Jerry Bruckheimer (plus connu pour ses films d'action), qui fête cette année ses 22 ans, a su saisir aussi bien au niveau du ton que des looks un certain air du temps, celui de l'époque Britney et des émissions MTV, d'un art du mauvais goût décomplexé, super "cheesy", de nouveau à la mode aujourd'hui.
Mais tout le monde n'en garde pas un bon souvenir. A commencé par Melanie Lynskey, l'interprète de Gloria. La comédienne néo-zélandaise, saluée pour sa performance dans la série Yellowjackets, dénonce le sexisme dont elle a été victime durant ce tournage loin d'être aussi fun qu'on ne pourrait le croire.
Dans les colonnes de Hollywood Reporter, Melanie Lynskey explique effectivement avoir reçu une abondance de commentaires négatifs sur son apparence physique lors du tournage du film. Ce que l'on appelle du "body shaming" : le fait de critiquer, insulter ou faire culpabiliser une personne en critiquant son corps et son apparence. Histoire, bien souvent, de la renvoyer à des diktats de beauté ou idéaux impossibles.
Sur le tournage, le créateur des costumes aurait décoché de but en blanc à l'actrice "Personne ne m'a dit qu'il y aurait des filles comme toi", comprendre, avec cette taille. Et ce alors que, déplore Lunskey, "j'étais déjà aussi maigre que possible". Une évidente manière de complexer. Les chargés d'essayage également "semblaient très déçus" quand ils ont découvert l'actrice, relate cette dernière.
Mais ce n'est pas juste une question de costumes. Les maquilleurs également se plaignaient chaque jour du supposé travail qu'impliquait sa préparation. "Tu n'es pas belle. Tu n'es pas belle", lui disait-on volontiers. C'est donc une expérience professionnelle bien toxique que dénonce aujourd'hui l'actrice. Expérience d'autant plus douloureuse, rappelle Stylist, que Melanie Lynskey souffre de troubles de l'alimentation.
L'une des conséquences de ces déplacées remarques suscitant complexes et honte. Des nouvelles qui malmènent quelque peu notre nostalgie. D'autant plus que Melanie Lynskey dénonce régulièrement le sexisme dont elle fait l'objet. Début 2022, l'artiste subissait une virulente vague de grossophobie.