La séduction est partout, et nous avons vu en ces dernières semaines électorales, que pour plaire, hommes et femmes politiques de tous bords embrassent toutes les options démagogiques pour plaire au peuple, évitant souvent le cœur du sujet : comment continuer à avancer de façon pragmatique, lucide et efficace, au lieu de se retrancher dans l'attentisme ou, pire, la peur du changement.
Le banquier Matthieu Pigasse, parle dans son dernier livre, « Révolutions », d’une économie où il faudrait « favoriser le risque et pénaliser la rente ».
La sexualité, contre toute attente, fonctionne sur des principes très similaires à ceux de la politique et de l’économie.
Dans le premier cas, un homme ou une femme qui ne chercherait qu’à séduire (activement ou passivement), construirait un personnage où tout repose sur les apparences, furent-elles factices (taille, poids, couleurs des cheveux, implants, dents, etc. mais aussi gestuelle travaillée, sourires forcés, mots pesés). Souvent, à trop forcer sur les apparences, le risque est grand d’oublier la substance. On se grise du pouvoir que l’on a sur l’autre, puis on se perd à ne rien chercher d’autre que de savoir jusqu’où on peut exercer ledit pouvoir. Mais que veut-on vraiment pour soi ? « Posséder » l’autre est un désir à court terme s’il n’est fondé sur un besoin profond, vital, énoncé clairement et qui répond également à une attente de l’autre partie.
Dans le second cas, le banquier parlait d’encourager à combattre les inégalités par l’encouragement au risque, plutôt que de récompenser l’argent qui dort. Dans le rapport sexuel, il existe des dynamiques semblables. Certains, certaines, optent pour une relation tempérée, qui est confortable, sans risque, et laissent le temps s’écouler et le désir s’étioler comme une fatalité. D’autres, au contraire, usent de ruses, de stratégies, de scénarii qui s’organisent quelques fois comme un véritable plan de bataille, non pas pour enfermer l’autre dans un lien sans autre opportunité, mais pour lui offrir un ballet de possibilités nouvelles, un nouveau champ de permissions, l’émerveillement de la surprise aussi. L’impression d’avancer dans la vie, en somme.
Vient en retour, d’abord, l'exquise satisfaction personnelle et la plus grande des victoires, celle d’avoir vaincu la peur (essayer en matière de sexe, peut s’avérer quelques fois aussi effrayant que le saut à l’élastique ou le parachute…), or on sait à quel point la peur est mère de tous les immobilismes. Puis, vient l’étrange découverte de ce que la sexualité n’est pas un éternel recommencement qui va en s’épuisant, mais un chemin qui va en progressant et magnifie l’extase. Une petite jouissance devient au fil des ans de plus en plus féerique, prodigieuse, phénoménale : n’ayons pas peur des mots !
Et n’ayons pas peur d’oser non plus.
Crédit photo : iStockphoto
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