Lorsque l’on parle de chirurgie esthétique, on pense avant tout aux effets positifs que cela a sur la confiance en soi, au plaisir de se montrer sous un angle plus avantageux. On pense peu aux effets secondaires sur les émotions. En 2010, Joshua Ian Davis, professeur du département de psychologie de Barnard, à New York, avait publié une étude qui avait immédiatement provoqué une vive controverse. Pour lui, le Botox -qui reste la solution cosmétique la plus employée en dehors de la chirurgie - a à la fois la faculté de réduire les rides et de limiter les expressions du visage au même titre que les émotions, car il paralyserait certains muscles du visage. « Pour au moins une partie des expressions, si l’on ôte une partie de l’expression faciale, on ôte également une partie de l'expérience émotionnelle ». En clair, si on peut se réjouir de ce qu’une femme ayant subi des injections de Botox exprime, dans des moments de peine, des expressions moins chagrines et est, de fait, moins affligée, on se désole aussi de savoir qu’elle diminue ainsi une partie des émotions heureuses de son existence, à commencer par le rire, si salvateur.
Dans un principe strictement inverse, une femme qui souffrirait d’une absence ou d’une baisse de désir physique, dont la manifestation corporelle serait un manque de lubrification, pourrait y remédier par des méthodes simples et sans danger.
Explications.
Certaines femmes souffrent d’absence de lubrification, pour des raisons qui peuvent être psychologiques ou physiologiques (traitements médicaux, traumatismes émotionnels, dans des situations particulières, avec certains partenaires, etc.). Cela entraîne une absence de désir et généralement des rapports sexuels douloureux (appelée dyspareunie) ou une absence de rapports.
Lorsque le désir monte, le premier changement physiologique est un afflux de sang dans la région pelvienne. Le sang circule plus facilement dans les vaisseaux sanguins du vagin et entraîne une transsudation, c’est la lubrification nécessaire avant et pendant le rapport sexuel. En moins d’une minute, la lubrification devient nettement plus importante qu’en période de repos.
Cet afflux sanguin modifie aussi les parois du vagin, de l’utérus et le clitoris bande, comme le pénis de l’homme. Les lèvres gonflent et l’ouverture du vagin se resserre. L’ensemble de ces opérations facilite l’entrée du pénis dans le vagin.
À l’inverse, sans excitation, cette circulation particulière du sang ne s’effectue pas et il n’y a pas de désir (on ne peut conclure pour autant que la lubrification d’une femme est un indicateur précis de son désir, d’autres facteurs interviennent comme le cycle de son ovulation, sa méthode contraceptive, etc.). Selon une étude suédoise, 9,3 % des femmes font l’expérience de douleurs pendant des rapports sexuels, avec des pourcentages plus élevés chez les jeunes femmes. Une étude américaine avance le chiffre de 20%. Les chiffres sont à prendre avec des pincettes, les femmes ayant des réticences à s’entretenir de ces problèmes avec le corps médical.
Pour remédier à cette « panne » de lubrification, un gynécologue peut dans certains cas, comme la ménopause, prescrire des hormones. Mais la plupart du temps, la simple utilisation de lubrifiant à base d’eau ou de silicone (mais surtout pas à base d’huile) suffit à compenser l’absence de processus naturel. Ils s’achètent en pharmacie, dans les grandes surfaces ou dans des love stores et peuvent être mis un peu avant les rapports (à condition de ne pas avoir une culotte serrée qui absorbe le gel) pour plus de discrétion, si nécessaire. Pour encore plus de plaisir, certains procurent des effets excitants (chauffants, mentholés, parfumés, etc.).
Mais il n’est pas nécessaire de souffrir d’une lubrification insuffisante pour recourir aux lubrifiants. Ce sont aussi de formidables accélérateurs de plaisir pour toutes les femmes, seules ou à deux.
Pour en revenir à mon point de départ où, plus on tire les traits, plus on freine les émotions, ici, plus on lubrifie (naturellement ou non), plus la volupté est puissante.
Crédit photo : Hemera
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