Du point de vue anthropologique, s'afficher de façon sexy, c'est coller à la nécessité de la parade amoureuse, assurer une communication non linguistique avec l’autre. Maquillage, vêtements qui laissent apparaître la chair et autres artifices, ont pour avantage certain de faire glisser dans la peau du personnage de la séductrice, d’être celle que l’on regarde. Nourrie de ce regard, la femme rentre à son tour dans la peau d’un personnage plein d’assurance, sûre de son pouvoir d’attraction. C’est un effet positif de l’artifice, aussi efficace que la méthode Coué. Mais la charge d’une surenchère permanente qu’impose l’hypersexualité force souvent les femmes à trop d’efforts. À vouloir à tout prix être désirée, parviennent-elles pour autant à être en pleine possession de leurs désirs ? Ou bien cette compétition infernale ne fait-elle que retarder la rencontre avec la sexualité libre et épanouie ?
La révolution sexuelle, si elle a bénéficié en son temps aux femmes, semble affaiblie par bien des aspects. Celles qui cherchent un équilibre entre être sexy et ne pas avoir l’air d’une pute (les idées reçues ont du mal à être évacuées, y compris chez les plus jeunes) pratiquent un exercice complexe, vivent dans une certaine dichotomie et s’enferment dans des carcans bien plus rigides que les corsets des siècles passés. Une femme ne peut marcher sur des talons de 15 cm si elle n’éprouve pas de volupté à le faire, pas plus qu’on ne peut jouir de la sodomie ou des relations à trois s’il n’y a pas une pulsion sincère et réelle. On ne peut jouir que de ce qui nous convient, de ce qui nous ressemble, une expérience qui prend du temps et explique peut-être pourquoi bon nombre de femmes ne connaissent pas d’orgasmes avant 30 ans.
Avoir une certaine liberté sexuelle signifie de savoir s’affranchir de codes normatifs, quels qu’ils soient, pour qu’une part au moins du temps disponible d’une femme serve à la découverte du corps, de ses envies.
C'est certainement le message qu’envoient aux hommes toutes celles qui font chavirer les hommes sans effort. Bien dans leur peau, familières de leurs corps, conscientes des pouvoirs qu’elles exercent naturellement, elles n’ont d’autres préoccupations amoureuses que d’être au plus près de leurs désirs, avec la gourmandise de les satisfaire. Elles occupent si bien l’espace où elles se trouvent, qu’il arrive hélas que les plus belles pour aller danser soient effacées par ces charismatiques créatures qui nourrissent leur bien-être du plaisir d’être soi et le partagent volontiers avec ceux qui sont dans les mêmes dispositions.
Un regard, un sourire, un pas lascif, un effleurement communiquent bien plus sûrement qu’un corps trop révélé, qui peut se transformer en publicité trop agressive.
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