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Comment choisir son contraceptif ?
Publié le 18 février 2011 à 14:00
Par Fanny Griessmer
Quarante ans après la légalisation de la contraception, les femmes ont aujourd’hui un choix étendu en matière de moyens contraceptifs. Si l’on opte, souvent avec son médecin, pour celui qui nous convient en fonction de notre mode de vie et de notre situation personnelle et médicale, encore faut-il déjà bien les connaître. Petit passage en revue des différentes méthodes contraceptives qui s’offrent à vous.
Comment choisir son contraceptif ? Comment choisir son contraceptif ?© iStockphoto
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Les méthodes hormonales :

- La Pilule : La pilule est le contraceptif le plus utilisé en France. Selon une récente enquête réalisée par Opinionway et le laboratoire EFFIK, elle est choisie par 61 % des femmes âgées de 16 à 45 ans. La méthode consiste en la prise quotidienne d’un comprimé à heure fixe pendant 21 ou 28 jours selon le type de pilule. Il existe différents types de pilules, avec des compositions et concentrations hormonales différentes. Il existe des pilules associant œstrogènes et progestérone (oestroprogestatives), d'autres seulement constituées de progestérone. Elles ont toutes pour effet de modifier les taux d’hormones chez la femme, empêchant ainsi la libération d’ovules par les ovaires. Prescrite par un médecin, elle coûte en moyenne entre 2 et 12 euros pour un mois, remboursable ou non, et est délivrée sur ordonnance en pharmacie. Il en existe même des génériques !
Attention, si la pilule n’est pas recommandée aux femmes qui souhaitent adopter une méthode peu contraignante, elle est également déconseillée à toutes celles souffrant d’une anomalie de coagulation sanguine, d’hypertension, de diabète s’accompagnant de complications vasculaires, à celles ayant un taux de cholestérol trop élevé, et chez les fumeuses de plus de 35 ans.

- Le Patch contraceptif : Alternative à la pilule pour toutes celles qui ont des difficultés à tenir la prise à heure fixe, le patch, lui, se colle sur la peau une fois par semaine. On l’applique sur le ventre, les épaules, le bas du dos ou le haut du bras. Il contient une association d’hormones similaire à celle d’une pilule combinée, qui pénètrent dans le sang à travers la peau. Si l’on doit veiller à ce qu’il reste bien en place, le patch ne nous empêche ni de prendre une douche ni d’aller à la piscine ou de faire du sport… Efficace une semaine, le patch doit être changé toutes les semaines, 3 semaines sur 4 (on passe une semaine sans, ce qui déclenche les règles). Les effets indésirables sont les mêmes qu’avec la pilule : nausées, migraines, gonflement douloureux des seins… Comme pour la pilule, en cas d’oubli ou si le patch se décolle, il n’y a plus de protection. Aussi, il est nécessaire de prendre des précautions et d’utiliser le préservatif lors des rapports intervenant dans les 7 jours suivants l’oubli. En cas de rapports non protégés dans les 72 heures précédant l’oubli, il est recommandé de prendre une contraception dite d’urgence, la pilule du lendemain. Le patch contraceptif coûte 15 euros pour un mois et n’est pas remboursé.

- L’Anneau vaginal : Souple, transparent et en plastique, cet anneau contient une association d’hormones pareille à celle de la pilule combinée et s’insère au fond du vagin le premier jour des règles. Il doit rester en place 3 semaines ; son retrait entraîne l’apparition des règles. Attention, il faut toujours s’assurer que l’anneau est bien en place (il peut être expulsé lors d’un rapport par exemple). Si vous ne le sentez pas, c’est bon signe, cela signifie qu’il est correctement installé. Comme le patch contraceptif, il n’est pas remboursé et coûte 15 euros par mois.

- L’implant : Ce petit bâtonnet aux allures d’allumette (4cm de long et 2 mm de diamètre) est un réservoir à progestérone diffusée en continu. Inséré sous la peau par un médecin au moyen d’une aiguille spéciale, il est invisible, indolore et est efficace pendant 3 ans. Il peut être toutefois retiré plus tôt si vous le désirez. Attention, il est important de savoir que certaines femmes peuvent prendre du poids avec un implant. Des poussées d’acné, des tensions mammaires ainsi qu’une irrégularité des règles peuvent également survenir. L’implant est déconseillé en cas de phlébite, d’embolie pulmonaire, de saignements vaginaux inexpliqués ou de tumeur dépendante de la progestérone…. Son prix s’élève à 125 euros ; il est remboursé à 65 % par la sécurité sociale.

- Le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet : Utilisé par 22% selon le sondage Opinionway-EFFIK, le stérilet est un dispositif contraceptif placé directement dans l’utérus. Il empêche non seulement l’œuf fécondé de s’implanter dans la muqueuse utérine mais il agit également en amont sur les spermatozoïdes et l’ovule rendant ainsi la fécondation impossible. Il existe deux types de dispositifs intra-utérins : le DIU en cuivre qui rend les spermatozoïdes inactifs et le DIU hormonal qui contient une hormone progestative qui en plus d’avoir un effet contraceptif, en créant une barrière pour les spermatozoïdes via les sécrétions du col de l’utérus, a un effet thérapeutique puisqu’il diminue la durée et le volume des règles. Le premier DIU peut être laissé en place dans l’utérus pendant 10 ans, le second, pendant 5 ans. En forme de « T », les DIU sont mis en place au cours d’une simple consultation chez le gynécologue, et peuvent être retirés à tout moment, lorsque la femme le désire. Le dispositif est très efficace et offre l’avantage d’offrir une contraception longue durée et sans contrainte aucune, le stérilet souffre d’une mauvaise réputation qui lui vaut d’être finalement peu utilisé par les femmes. Les effets secondaires sont comparables à ceux des autres méthodes contraceptives et les contre-indications limitées aux femmes souffrant de pathologies vaginales ou utérines et aux femmes qui viennent d’accoucher (il faut attendre minimum 4 semaines). Le DIU en cuivre coûte 30,5 euros et le DIU hormonal, 125 euros. Tous deux sont remboursés à 65% par la sécurité sociale.

Les méthodes locales :

- Le Préservatif : Le préservatif masculin est un « étui » en latex très fin qui se déroule sur le pénis en érection avant la pénétration et se retire après l’éjaculation. Le féminin, une gaine en polyuréthane ou latex muni d’un anneau souple à chaque extrémité, est glissé à l’intérieur du vagin, l’anneau extérieur venant recouvrir les organes génitaux externes. Il peut être disposé jusqu’à 2 heures avant le rapport, il n’est pas nécessaire de le retirer juste après le rapport.
Tous deux ne nécessitent aucune prescription médicale et peuvent être utilisés par tous sans contre-indication, si ce n’est l’allergie au latex. Mais des préservatifs aussi bien masculins que féminins existent désormais en polyuréthane, une matière qui ne provoque pas d’allergie. On en trouve non seulement partout (pharmacies, grandes et petites surfaces, distributeurs, presse, café-tabac…) mais c’est à ce jour le seul moyen de contraception qui agit également contre les maladies sexuellement transmissibles (MST). Peu onéreux, le préservatif coûte de 20 centimes pour le masculin à 8,70 euros la boîte de 3 pour le modèle féminin.

- Les Spermicides : Ils détruisent ou « inactivent » les spermatozoïdes et sont utilisés sous forme d’ovules, de crèmes ou d’éponges à insérer au fond du vagin et possèdent des durées d’action variables : de 60 minutes à 24 heures selon la forme. Déconseillés aux femmes souffrant de mycose vaginale, IST et infections urinaires à répétitions, leur efficacité est par ailleurs assez aléatoire : entre 10 et 30% d’échecs. Pour être plus efficaces, ils peuvent être associés à d’autres moyens de contraception comme le préservatif. Ils sont généralement recommandés aux femmes de plus de 45 ans qui ont une sexualité occasionnelle et aux couples qui souhaitent seulement espacer les naissances. Vendus en pharmacie sans ordonnance et en conditionnement de plusieurs doses, ils coûtent entre 6 et 17 euros.

- Le Diaphragme et la Cape cervicale : Réservés aux femmes qui sont à l’aise avec leur corps, le diaphragme et la cape cervicale se glissent dans le vagin au contact du col de l’utérus, empêchant ainsi le passage des spermatozoïdes. L’un ou l’autre est mis en place enduit de spermicide avant le rapport et doit être gardé au moins 8 heures pour que son efficacité soit suffisante et jusqu’à 24 heures, mais pas plus au risque de créer des irritations. Il est essentiel de consulter son médecin ou gynécologue avant d’avoir recours à cette méthode afin de choisir la bonne taille (il en existe plusieurs) et d’apprendre à le mettre en place correctement. Le taux d’échecs qu’ils affichent en font des méthodes à l’efficacité encore aléatoire. Disponibles en silicone pour les femmes étant allergiques au latex, ils sont un peu chers (environ 28 euros le diaphragme et 39,50 euros la cape cervicale) mais contrairement aux préservatifs, ils sont réutilisables.

Les Méthodes naturelles :

Ces méthodes de Grand-mères visent à repérer les périodes de fertilité et d’observer alors l’abstinence ou bien de contrôler le rapport sexuel de façon à l’interrompre avant l’éjaculation. Le coït interrompu correspond à cette dernière technique. La méthode Ogino du nom d’un chirurgien japonais consiste, elle, à éviter les rapports sexuels non protégés pendant les jours fertiles, c’est-à dire quelques jours avant et après l’ovulation, calculée au calendrier et au jour près… Autant dire qu’il vaut mieux avoir des cycles réguliers ! La méthode des températures se base sur une légère augmentation de la température au moment de l’ovulation : entre 0,2 et 0,4°c. Il faut donc prendre sa température tous les matins à la même heure…et bien sûr, ne pas être malade ! Enfin, l’observation de la glaire cervicale dite « méthode Bilings » nécessite d’examiner la glaire avec ses doigts, celle-ci est censée devenir plus abondante, plus fluide et provoquer des pertes blanches, quand on est en ovulation. On notera tout de même que ces mêmes modifications peuvent être provoquées par le désir sexuel, le sperme ou les infections vaginales. Si elles ne coûtent absolument rien et qu’elles ne représentent, en tant que telles, aucun risque pour la santé, ces méthodes « naturelles » sont en revanche assez peu fiables car se basent sur l’observation de variables relativement imprécises.

La pilule du lendemain dite contraception d’urgence :

Réservée en cas de rapport non protégé, la pilule du lendemain est un progestatif contenu dans un comprimé qui doit être pris le plus rapidement possible après l’acte sexuel mis en cause, au plus tard dans les 72 heures. Ils sont efficaces dans 75% des cas. NorLevo est vendue sans ordonnance en pharmacie (7,58 euros), mais est remboursé à 65 % par la sécurité sociale quand elle est prescrite par un médecin. Les mineures peuvent également se la procurer auprès d’une infirmière scolaire ou dans un centre de planification. Attention, il s’agit d’une contraception d’urgence, elle ne protège que du rapport qui vient d’avoir lieu et ne peut être utilisée comme contraception régulière. Si elle n’est pas dangereuse pour la santé, une prise à répétition ne garantit plus son efficacité.

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