On en sait un peu plus sur la récente polémique selon laquelle le réseau social professionnel LinkedIn aurait refusé de publier l'annonce d'un recruteur, au motif que la jeune femme présentée sur l'une des photos était trop jolie pour être développeur web.
La jeune femme en question s’appelle Florencia Antara, elle est argentine. Elle est réellement développeur web, et travaille pour le groupe Toptal (réseau de développeurs web) depuis octobre 2012. Pourtant, son apparence a laissé perplexe plus d’un utilisateur du réseau social, qui ont estimé que la jeune femme n’était pas une véritable ingénieure, sa photo étant trop aguicheuse, au point qu'elle semblait regarder l'appareil photo « comme si elle allait lui faire l’amour », aurait expliqué LinkedIn au site qui révélé l'affaire, Daily Hot.
Les utilisateurs se sont alors plaints auprès de LinkedIn, demandant que les publicités de Toptal soient retirées. Une requête à laquelle le réseau social a répondu favorablement, en supprimant toutes les publications du groupe, et en clôturant son compte.
Sur le site de la société Taso du Val, le président de Toptal s'est indigné dans une tribune « en défense des femmes ingénieures » d'une décision jugée sexiste : « Aujourd'hui a été une journée décevante pour Toptal. Nous avons constaté un sexisme extrême au sein de la communauté high-tech, de la part d'un leader de cette industrie et d'un partenaire publicitaire avec lequel nous travaillons beaucoup : LinkedIn. Comme de nombreuses firmes, nous achetons des publicités sur LinkedIn pour toucher de nouvelles entreprises, obtenir de nouveaux clients et trouver de nouveaux développeurs et employés. Nous proposons un mélange de publicités masculines et féminines. Nous avons pris des photos extrêmement professionnelles d'hommes et de femmes qui font partie du réseau Toptal et nous avons fait en sorte qu'ils aient l'air sûrs d'eux, bien habillés et heureux, mais les responsables de la publicité chez LinkedIn sont en total désaccord avec ça. En fait, ils croient dur comme fer que les femmes dans nos publicités offensent leurs utilisateurs et leur portent préjudice. Je ne peux pas y croire », écrit-il.
En toute légitimité, Toptal souhaitait utiliser l’image de ses employés, afin d'illustrer ses annonces, et ne cherchait en aucun cas à provoquer.
De son côté, LinkedIn s’est défendu en indiquant qu’il s’agissait d’une simple « erreur ». Le compte de Toptal a été réactivé, de même que les publicités.
Elodie Cohen Solal
Prostitution : les métiers du sexe interdits sur LinkedIn
Quand LikedIn utilise des données personnelles, à des fins publicitaires
Trouver un job grâce au numérique : les défis du marché du recrutement en ligne