Pendant la nuit, il y a ceux qui ronflent, qui bougent, qui parlent, qui souffrent d'insomnie, d'apnée du sommeil... et ceux qui font l'amour en dormant. On parle alors de sexsomnie. Un trouble qui toucherait près de 10% de la population d'après une étude menée par des chercheurs américains de l'APSS (Associated Professional Sleep Societies) à San Antonio, au Texas. Voici quelques caractéristiques de la sexsomnie :
A l'instar de celui d'un somnambule lambda, le cerveau d'une personne victime de sexsomnie se retrouve en transition entre sommeil et état de veille. Sauf qu'ici, au lieu de se lever ou de parler, la personne s'adonne à une séance de masturbation ou tente d'avoir des rapports sexuels avec son partenaire. L'air éveillé et conscient, elle est pourtant endormie et risque de ne conserver aucun souvenir de cet acte.
Selon un article paru dans "Psychology Today", les personnes sexsomniaques sont généralement affectées par d'autres troubles du sommeil (apnée, insomnies, etc.). Dans certains cas, la sexsomnie peut aussi engendrer une crise d'épilepsie, causée par une importante excitation sexuelle potentiellement suivie d'un orgasme.
Une étude réalisée à l'Hôpital Toronto Western au Canada, et relayée par Bustle, a constaté que sur 832 patients venus faire escale dans une clinique du sommeil, 8% d'entre eux souffraient de sexsomnie. Un chiffre important mais à relativiser selon Sharon Chung, chercheuse au Laboratoire de recherche sur le sommeil de l'University Health Network à Toronto : "Nous avons seulement étudié des patients venus dans une clinique du sommeil. Nous nous attendons à ce que les chiffres soient bien plus bas dans la population globale".
D'après l'étude menée par la chercheuse canadienne Sharon Chung, 11 % des hommes seraient susceptibles de souffrir de sexsomnie contre seulement 4% chez les femmes. Des chiffres, pour l'heure, difficiles à expliquer car les études sur le sujet sont encore trop récentes.
Selon le magazine "Psychology Today", les femmes sujettes à la sexsomnie, manifestent la chose par des gémissements et en se masturbant alors que les hommes seraient plus spontanément en quête de rapports sexuels.
Des solutions existent pour tenter d'éradiquer ou du moins de minimiser ce trouble. Selon le docteur Michel Cramer-Bornemann travaillant au Centre d'études sur les troubles du sommeil du Minnesota, à Minneapolis, la drogue, le tabac et l'alcool pourraient être des déclencheurs. Ils doivent donc être bannis du quotidien du sexsomniaque. Traiter les autres problèmes de sommeil tels que l'apnée peut également aider. Enfin, en cas d'embonpoint ou de surpoids, un régime est à prévoir. Certains médicaments censés vous aider à dormir peuvent également engendrer certains troubles du sommeil alors, soyez vigilants. Et passez une bonne nuit.