C'est une histoire abracadabrantesque à laquelle ont dû faire face les juges du tribunal correctionnel de Lyon. Un habitant de la ville de Craponne (Rhône), a été reconnu coupable de « harcèlement par appels téléphoniques malveillants » après avoir appelé, en moins de dix mois, plus de 21 807 fois son ex-petite amie, une institutrice de 32 ans. Ce dernier a été condamné, jeudi 4 septembre, à une peine de 10 mois de prison, dont six avec sursis, assortie d'une obligation de soins durant deux ans, de 1.000 euros de dommages et intérêts et d'une interdiction d'entrer en contact avec la victime.
Alors que sa compagne avait décidé de mettre fin à leur relation en 2011, l'homme n'a pas donc supporté la séparation et est tombé en dépression. Suivi en hôpital psychiatrique, et après une première plainte, le Cappronois avait reçu un premier rappel à la loi et une obligation de se présenter devant le juge, injonction qu'il n'a pas respecté. Le calvaire de la jeune institutrice s'est ainsi poursuivi. Le harceleur a continué et n'a pas hésité à « téléphoner à ses parents et sur son lieu de travail », rapporte Me Manuella Spée, l'avocate de la victime.
S'en suit alors une nouvelle plainte. L'individu, qui aujourd'hui reconnaît qu'il a été « stupide », aurait déclaré à la barre : « à l'époque, ma logique c'était que tant qu'elle ne me rendrait pas mon argent, qu'elle ne me paierait pas mes travaux, ou qu'elle ne me dirait pas au moins merci, je n'arrêterais pas mes appels ». Afin de mettre un terme au harcèlement, son ex-compagne a accepté de lui dire « merci ». Depuis, le condamné ne l'aurait pas recontacté, et souhaiterait même reprendre des études pour devenir assistant juridique.