Christine Demesse (promotion ENA 1982) est gérante fondatrice du cabinet CD Conseil, ancienne collaboratrice de Michèle Alliot-Marie et de Philippe Douste-Blazy.
Christine Demesse : C’est une lourde tâche que je mesure pleinement. En effet, j’avais un prédécesseur, Arnaud Teyssier, qui a conservé ses fonctions pendant 12 ans en leur donnant beaucoup de temps et d’énergie. J’ai moi-même travaillé à ses côtés pendant 6 ans, comme trésorière adjointe puis secrétaire générale. De plus, je suis bien consciente de la dimension sensible de cette école sous forte tutelle de l’Etat. Un sujet devient vite polémique et politique (cf son déplacement à Strasbourg). Et aujourd’hui, nous sommes encore dans une phase sensible, avec la suppression du classement de sortie.
C.D. : Il faut concilier ouverture d’esprit vers l’avenir et préserver ce que l’école a apporté à beaucoup, à savoir la neutralité du recrutement (quelle que soit son origine, on peut ainsi devenir ambassadeur). Il s’agit d’un équilibre délicat à préserver.
C.D. : Un grand plaisir. L’école a toujours été ouverte aux femmes, mais avec un pourcentage plus ou moins élevé selon les promotions. Il faut dire que certaines fonctions correspondantes (préfet, ambassadeur…) n’étaient pas traditionnellement féminines. Pour moi il s’agit d’apporter un œil nouveau. Cela dit, le Bureau de l’association est déjà largement féminisé, puisqu’il compte 3 hommes sur 9 !
C.D. : Oui, il existe une commission de femmes qui travaille depuis longtemps sur ces questions de parité, et qui se montre très préoccupée par la nomination de femmes à de hauts postes administratifs. Elles ont également des revendications en matière de salaires. Je pense qu’il faut soutenir ces revendications, car la place des femmes dans l’administration a tout son sens. Aujourd’hui il y a environ 40% de femmes recrutées dans les promotions de l’ENA, il n’y a donc pas de raison pour que ces femmes n’accèdent pas aux postes les plus élevés.
C.D. : Elle s’est beaucoup tournée vers l’extérieur. D’abord, les élèves suivent des stages en entreprise pendant leur cursus, ce qui représente une ouverture essentielle vers le monde du privé. Ensuite, l’ENA s’est modernisée car elle s’est internationalisée. D’ailleurs, une de mes priorités pour valoriser cette école sera d’insister sur le fait que chaque promotion a une autre promotion associée à l’étranger, et je veux m’appuyer sur ce réseau. Il est un relais autant pour nos entreprises que pour le service public français.
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