Bagarres, insultes, cyberharcèlement... Les violences physiques et verbales surviennent dès le plus jeune âge. L'enquête de l'Observatoire européen publiée en mai dernier à l'initiative de la cinéaste Lisa Azuelos a montré que ces violences entre enfants apparaissent dès l'école maternelle, mais que le harcèlement scolaire s'intensifie dès l'entrée au collège et se poursuit au lycée.
Un rapport de l'UNICEF intitulé Une leçon quotidienne : mettre fin à la violence à l'école et dévoilé ce jeudi 6 septembre dans le cadre de la campagne mondiale #ENDviolence révèle que 150 millions de jeunes âgés de 13 à 15 ans sont harcelés ou agressés dans le monde entier. Dans tous les pays, qu'ils soient riches ou pauvres, cette violence a des effets sur l'apprentissage et le bien-être des élèves.
L'enquête se base sur le nombre d'enfants ayant été victimes de harcèlement au cours du mois dernier ou mêlés à une bagarre au cours de l'année passée. Un élément récurrent dans l'éducation des jeunes à travers le monde. En France, 51 % des élèves âgés de 13 à 15 ans déclarent avoir été victimes d'intimidation à l'école au moins une fois au cours des deux derniers mois et / ou avoir été impliqués dans une bagarre physique au moins une fois au cours des 12 derniers mois.
"L'école n'est pas un lieu sûr. (...) Chaque jour, les élèves sont exposés à de multiples dangers – bagarre, pression pour intégrer un gang, harcèlement dans la vie réelle ou en ligne, discipline violente, harcèlement sexuel ou violence armée. À court terme, cette situation affecte leur apprentissage ; à long terme, elle peut les conduire à la dépression, à l'anxiété et même au suicide. La violence est une leçon inoubliable qu'aucun enfant n'a besoin d'apprendre", alerte Henrietta Fore, Directrice générale de l'UNICEF.
Si les filles et les garçons sont tout aussi susceptibles d'être harcelés, les filles ont plus de risques d'être victimes de harcèlement psychologique tandis que les garçons sont davantage exposés à la violence et aux menaces physiques.
Une fois de plus, cette donnée rejoint celle de l'enquête de Lisa Azuelos, présidente de l'association Ensemble contre la Gynophobie. "J'ai lancé cette étude parce que je voulais 'sauver' les filles des violences sexistes qu'elles subissent chaque jour. Mais ma grande découverte a été de constater que les garçons étaient eux aussi victimes", nous expliquait-elle en mai.
Dans le cadre de #ENDviolence, l'UNICEF organisera plusieurs "Débats Jeunesse" dans le monde entier au cours des prochains mois. Comme le précise le communiqué, ces discussions dirigées par les élèves serviront de "tribune aux jeunes pour partager leur expérience de la violence et exprimer ce dont ils ont besoin pour être en sécurité à l'école et à ses abords."