Oscar Drai est un jeune lycéen en internat à Barcelone. Alors qu’il se promène dans les rues de la ville, il est attiré vers une maison qui semble abandonnée. Entraîné par une musique entêtante, il y rencontre une étrange famille. Un père et sa fille, deux êtres à part, d’une élégance et d’une finesse rare. Oscar se prend d’affection pour eux, et plus particulièrement pour Marina.
Ensemble ils arpentent les rues abandonnées d'une ville perdue dans le temps. Ils surprennent un jour une femme mystérieuse, voilée des pieds à la tête, se recueillant sur une tombe anonyme. Ils décident de la suivre et se lancent ainsi dans une aventure des plus dangereuses qui les plongera dans l’histoire du Barcelone des années 40.
« Marina » dispose de tous les ingrédients pour nous captiver.
Son décor d’abord. Toute l’action se déroule à Barcelone et dans ses environs. La ville y est un témoin muet, un personnage à part entière de l’intrigue.
Les héros ensuite. Marina et Oscar sont deux adolescents de 15-16 ans. Très attachés l’un à l’autre, leur amitié aux accents de premier amour est plutôt émouvante, l’investissement d’Oscar auprès de Marina et de son père, est touchant.
L’intrigue enfin. Scandales, amours maudits, morts énigmatiques, disparitions, etc.
Le roman mêle action, suspens, histoire et mystère avec brio. L’intrigue est tout aussi inouïe, que la relation des deux jeunes protagonistes est réaliste. Cette façon de créer dans un cadre vrai et palpable, une aventure complètement surnaturelle, peut rappeler certains films de Guillermo Del Toro, qui, dans un contexte historique (la guerre civile d’Espagne) met en scène des histoires de fantômes (« L’échine du Diable ») ou de faunes millénaires (« Le Labyrinthe de Pan »). Une forme de réalisme magique, fantasmagorique où le surnaturel semble s’inviter dans notre existence.
On sent dans « Marina » le style propre à Carlos Ruiz Zafón : beaucoup de détails, un style très visuel, très cinématographique, une esthétique gothique, qui n’est pas sans rappeler la littérature du XIXème siècle.
Malgré ce qu’on veut vous faire croire, « Marina » n’est pas un roman jeunesse, c’est un roman universel qui parle à chacun de nous, de 15 à 95 ans. Il nous transporte et nous mène par le bout du nez, jusqu’où il veut nous porter. Saisissant, et poignant, ce roman de Carlos Ruiz Zafón s’inscrit dans la droite lignée de « L’ombre du vent » qui a valu à son auteur un succès international.
Jouez avec nous pour gagner peut-être le roman « Marina » de Carlos Ruiz Zafón.
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