Récidive : procès du tueur présumé de Marie-Christine Hodeau

Publié le 2 novembre 2011 à 15:42

Par La rédaction

Le procès de Manuel Da Cruz, accusé d'avoir enlevé et tué la joggeuse Marie-Christine Hodeau en 2009 s'ouvre aujourd'hui devant la cour d'assises de l'Essonne. Après avoir suscité une vive émotion auprès de l'opinion publique, ce procès relance le débat sur la récidive.

Récidive : procès du tueur présumé de Marie-Christine Hodeau© iStockphoto

Manuel Da Cruz, 49 ans, comparaît à partir d'aujourd'hui devant la cour d’assises de l’Essonne pour l’enlèvement, la séquestration, le viol et l’assassinat de Marie-Christine Hodeau. Du fait de son caractère tragique et du déroulement des faits, ce meurtre avait particulièrement choqué l’opinion. Marie-Christine Hodeau, 42 ans, avait en effet été enlevée le 28 septembre 2009 alors qu’elle faisait son jogging à Milly-la-Forêt (Essonne). Ce matin-là, vers 9 heures, Manuel Da Cruz l’avait menacée à l’aide d’un cutter avant de l’enfermer dans le coffre de sa voiture. La victime était toutefois parvenue à prévenir les gendarmes pour leur donner l’immatriculation du véhicule avant que le ravisseur ne lui confisque son portable. Manuel Da Cruz avait ensuite violé sa victime dans un bois avant de l’attacher à un arbre et de rentrer chez lui pour changer de voiture.

Dans le même temps, la victime avait réussi à se défaire de ses liens et tentait de se faire secourir en faisant de grands gestes aux automobilistes sur la route. C’est alors qu’elle aurait croisé, sans le reconnaître, son agresseur. Ce dernier lui avait ensuite tendu un piège pour l’enlever une seconde fois et finir par la frapper et l’étrangler. Manuel Da Cruz avait été interpellé à son domicile trois heures après l’enlèvement. Après avoir nié les faits, il avait été confondu par des tests ADN et avait enfin admis avoir enlevé et tué la joggeuse. Un an plus tard, il avait aussi reconnu le viol.

Cette sordide affaire avait alors bouleversé l’opinion mais surtout relancé le débat sur la récidive. En effet, en 2002, Manuel Da Cruz avait déjà été condamné à onze années de prison pour l’enlèvement et le viol de Morgane Vallée, une adolescente de 13 ans. Il avait ensuite pu jouir d’une libération conditionnelle en 2007. « Une vie aurait pu être épargnée si l’application de la loi avait été faite dans l’intérêt des victimes » avait déclaré Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, après l’assassinat de la joggeuse. « J’espère que ce procès va permettre de tirer des enseignements importants en matière de suivi judiciaire » a déclaré l’avocat de la famille de Marie-Christine Hodeau, Dominique Polion. « Manuel Da Cruz a été condamné et a purgé sa peine. La vraie carence du système c’est après » a-t-il ajouté. À sa sortie de prison, Manuel Da Cruz était retourné habiter dans le Loiret, près du domicile de Morgane Vallée, où il travaillait en tant que gardien d’une grande propriété.

Selon une psychologue qui l’a examiné au cours de sa détention « Manuel Da Cruz est dépourvu d’interdit moral ».

Alexandre Roux

(Source : Le Parisien)
Crédit photo : iStockphoto