Le niveau des élèves à l’entrée en 6e n’a pas progressé depuis 1990, malgré les investissements réalisés pour l’éducation. Le rapport « Vaincre l’échec scolaire » publié le 5 mai par l’Institut Montaigne – un groupe de réflexion réunissant des élus de tous bords et des chefs d’entreprise-, rappelle que 4 élèves sur 10 entrent en 6e avec des lacunes*, en lecture, écriture et calcul. Une moyenne qui s’aggrave pour les enfants d’employés, d’ouvriers et d’inactifs.
Un retard de niveau qui se répercute sur l’avenir et sur l’économie française : 150 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans qualification.
En cause selon ce même rapport, des journées trop longues, calquées sur les horaires des adultes, des professeurs pas assez valorisés et guidés, un contrôle insuffisant des Inspecteurs d’Académie et des chefs d’établissement, des programmes trop lourds, et la pratique du redoublement, inefficace.
Les mesures proposées par le rapport pour faire remonter le niveau des élèves du primaire n’impliquent pas une augmentation des moyens, mais une « meilleure utilisation de ceux-ci ». Mettre en place des mesure incitatives pour attirer les meilleurs à devenir enseignants, et les former tout au long de leur carrière, rendre plus autonomes les établissements pour laisser les équipes pédagogiques s’organiser et expérimenter de nouvelles méthodes, mais surtout réorganiser tout le calendrier scolaire en étalant la semaine sur 5 jours en comptant le mercredi, et écourter les vacances d’été d’au moins deux semaines.
Le niveau des écoliers français est moins bon que leurs voisins européens. En effet le rapport pointe que « la France a l’année scolaire la plus courte d’Europe », mais des journées beaucoup trop longues. Un petit français de CM1 passe en effet 140 jours à l’école sur une année, soit 913 heures de cours. En Finlande, au Danemark ou en Italie, les enfants travaillent au moins 40 jours de plus, pour environ 600 heures de cours.
Reste à voir si Luc Chatel, ministre de l’Education, retiendra l’idée d’amputer les deux mois estivaux lorsqu’il abordera la question du rééquilibrage des rythmes scolaires en juin.
* Données du Haut Conseil de l’Education(HCE), L’école primaire, Bilan des résultats de l’école, 2007.
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