"Même si c'est une femme" : les propos sexistes du Premier ministre indien fait enrager Internet

Il aurait pu faire un beau compliment à la Première ministre du Bangladesh s'il n'y avait pas rajouté cette petite remarque des plus sexistes. En déplacement dans le pays, Narendra Modi, le Premier ministre indien, a tenu à souligner la détermination de son homologue bangladaise contre le terrorisme. Mais il a déclaré : "C'est réconfortant que la Première ministre du Bangladesh, même si c'est une femme, dise ouvertement qu'elle a une tolérance zéro pour le terrorisme". Une déclaration laissant sous entendre que Sheikh Hasina ne s'en sortait pas trop mal "pour une femme"...

La remarque a aussitôt été vivement critiquée sur les réseaux sociaux où le hashtag #DespiteBeingAWoman ("Bien qu'étant une femme") est même devenu l'un des plus utilisés en Inde.

De nombreuses utilisatrices ont ainsi tourné en ridicule la remarque du premier ministre en prouvant tout ce qu'elles pouvaient faire, "bien qu'elles soient des femmes".

"J'ai réussi à me lever et à faire mon petit déjeuner #DespiteBeingAWoman"

D'autres ont tout simplement tenu à exprimer leur colère face à ces propos sexistes. Des utilisateurs ont ainsi rappelé au Premier ministre que l'Inde avait été l'un des premiers pays à élire une femme premier ministre (Indira Gandhi, en 1966). Beaucoup ont aussi tweeté à propos de célèbres femmes, indiennes ou non, qui ont accompli de grandes choses.

"Comment pouvez-vous ne serait-ce que dire ou penser #DespiteBeingAWoman quand votre propre pays a eu une grande Première ministre bien avant la plupart des pays développés! Honte!"

"Cornelia Sorabji, en 1889 devint la première femme à lire la loi à l'Université d'Oxford #DespiteBeingAWoman"

"#DespiteBeingAWoman Marie Curie a gagné un Prix Nobel en physique et en chimie"

Narendra Mori rejoint ainsi la (trop longue) liste des hommes de pouvoirs dont les propos sexistes ont causé un tollé sur le net. Il y a encore quelques jours, c'est aussi le président turc Erdogan qui a fait les frais de la colère du net en faisant une remarque graveleuse sur des manifestations qui lui avaient tourné le dos.